Bravo les filles ! Melissa Pope et Helen Cho Anthos, co-CEOs de Genus Corp, une société basée à Los Angeles, ont développé Kamikaze, une iPhone app dédiée à la lecture de BD et de romans graphiques.
(Via Javier Alfonso Furtado.)
Bravo les filles ! Melissa Pope et Helen Cho Anthos, co-CEOs de Genus Corp, une société basée à Los Angeles, ont développé Kamikaze, une iPhone app dédiée à la lecture de BD et de romans graphiques.
(Via Javier Alfonso Furtado.)
Traduction de larges extraits du communiqué de presse :
« Barcelone – 16 février 2009 – Au congrès mondial GSMA Mobile, Adobe System Incorporated a annoncé aujourd’hui la disponibilié du nouvel » Adobe® Reader® Mobile SDK, » un kit de développement (Software Development Kit) qui permet aux sociétés de produire des téléphones mobiles et des terminaux portables supportant sa technologie PDF recomposable, ainsi que la technologie de protection d’Adobe, tout autant que le format EPUB (standard basé sur XML), avec un large support pour les industries de l’édition.
Autour de ce nouveau SDK Adobe Reader Mobile, un certain nombre de sociétés ont annoncé des projets pour produire en 2009 des terminaux ou des applications intégrant cette nouvelle technologie Adobe, parmi lesquelles Bookeen, iREX Technologies, Lexcycle, Plastic Logic, PolymerVision Ltd et Spring Design. Le moteur Adobe Reader Mobile est déjà intégré dans la toute nouvelle liseuse Sony.
Adobe Reader Mobile SDK propose une technologie qui rend le format PDF recomposable, permettant au texte de s’adapter automatiquement à la taille de l’écran, offrant aux lecteurs la possibilité de lire des contenus numériques sur une grande variété de terminaux en préservant la mise en page et en améliorant la qualité de l’expérience de lecture. Le support du format EPUB devrait accélérer la disponibilité de contenus numériques sur les terminaux mobiles du monde entier. Les consommateurs peuvent acquérir du contenu grâce à Adobe Reader Mobile, qui permet aussi bien l’accès sans fil (OTA – Over The Air) que l’accès via PC et Macintosh via les dernières versions d’Adobe Digital Editions, l’application d’Adobe permettant la lecture et la gestion de sa bibliothèque numérique sur PC.
« Avec le SDK Adobe Reader Mobile, Adobe augmente la porté des contenus PDF, autorisant l’accès des usagers ds mobilesà des contenus éditoriaux riches, en mobilité », a déclaré Kevin M. Lynch, vice présendent et directeur général de la famille de produits Acribat chez Adobe? « Les consommateurs veulent du contenu qui s’affiche parfaitement sur de petits écrnas, et les éditeurs veulent s’assurer que l’expérience de lecture serz digne de leur marque et, lorsque il le faut, veulent pouvoir protéger leurs contenus. Cette nouvelle application répond à ces deux exigences.
(…)
« La puissance et la sophistication du SDK Adobe Reader Mobile va grandement améliorer Stanza, en offrant la possibilité d’une gestion flexible des droits numériques, à la fois pour le PDF et l’EPUB, ainsi que la possibilité de gérer les emprunts en bibliothèque » a déclaré Marc Prudh’hommeaux, CEO de Lexcycle. « Les 1,3 millions d’utilisateurs de Stanza, situés dans 60 pays, prouvent que la révolution de la lecture numérique est vraiment un phénomène global et que la prochaine génération de terminaux mobiles comme le iPhone et l’iPod Touch joueront un rôle majeur dans l’avenir de la lecture. »
(Question aux visiteurs : c’est quoi, « Spring Design » ? Beaucoup de « Spring Design » en réponse à ma requête sur Google, et aucun candidat évident dans le contexte de ce communiqué de presse…)
L’éditeur Tim O’Reilly a rendu publics sur O’Reilly Radar divers commentaires qu’il avait précédemment exprimés dans une liste de discussion, en réponse à l’article de Robert Darnton, « Google and the Future of Books ». Dans cet article, paru dans la New York Revue of Books, Robert Darnton commente le Google Book Settlement, le règlement issu de l’accord passé entre Google et les principales associations d’auteurs et d’éditeurs américains. Tim O’Reilly m’a gentiment autorisée à publier ici la traduction de son billet.
( ajout du 13/02/09 : pour une présentation de l’article de Robert Darnton, on lira utilement le billet d’Alain Giffard paru sur Ars Industrialis. )
Concurrence sur le marché du livre numérique par Tim O’Reilly – O’Reilly Radar – 25 janvier 2009
Il y a eu beaucoup de buzz sur les listes de diffusion des veilleurs du monde de l’édition ces derniers jours à propos de l’article de Robert Darnton paru dans la « New York Review of Books », Google and the Future of Books. Lorsque l’article a fait son entrée dans le hit de techmeme aujourd’hui, j’ai pensé qu’il serait peut-être approprié de partager plus largement les commentaires que j’ai faits sur la liste Reading 2.0. (liens ajoutés, corrections mineures):
L’article de Darnton est éloquent, perspicace… mais Darnton se trompe. J’ai aimé son historique de l’idée de la lecture comme un vecteur de la diffusion des Lumières, du rêve américain, son amour évident pour la mission de bibliothécaire, et son mépris inquiet pour les profiteurs qui limitent cette mission, mais il ne peut affirmer que le Google Book Settlement va étouffer la concurrence que s’il ne prête pas attention au fait que le marché du livre numérique est actuellement en train de décoller.
Il n’y a jamais eu plus de concurrence, dans le livre numérique, ou, de façon générale, pour le livre, que dans la « république numérique des lettres ».
Il est peut-être vrai, au sens restreint, qu’aucune autre partie ne sera en mesure de se lancer dans un projet de numérisation de masse à l’échelle de celui de Google, mais cela était déjà le cas. L’obstacle a toujours été la volonté de dépenser beaucoup d’argent pour un faible retour. L’accord ne change rien à cela.
Cependant, l’accord ne pose absolument aucune barrière empêchant les éditeurs de proposer leurs propres versions numériques, et ceci, en fait, est en train d’arriver. Chez O’Reilly, nous vendons des versions numériques de tous nos livres sous forme de souscription (Safari Books Online, qui inclut également des milliers de livres proposés par d’autres éditeurs) , de téléchargement direct depuis notre site en format pdf, mobipocket et epub, et à travers des canaux de vente de livres numériques émergents comme le Kindle d’Amazon, Stanza ou l’iPhone app store.
Safari est maintenant notre canal de vente numéro 2, juste derrière Amazon. En même temps, pour son premier mois de mise en vente, notre titre « iPhone, The Missing Manual », disponible sous forme d’une application autonome pour l’iPhone (en fait, intégrée à Stanza), a atteint des niveaux de ventes qui l’auraient mis en tête des ventes de livres imprimés de la catégorie informatique, devançant tous les livres d’informatique en version imprimée cités dans Bookscan pour la même période.
Bref, il existe des motifs économiques puissants pour que les éditeurs produisent des versions numériques de leurs livres, et pour traiter Google Books seulement comme un canal de vente parmi d’autres. Si les chiffres d’affaires générés par GBS à travers les services autorisés par l’accord sont significatifs, de nouveaux titres seront commercialisés pour ce canal par les éditeurs. Mais il n’existe aucune raison pour que les éditeurs utilisent le canal Google au détriment d’autres canaux possibles. Google va devoir faire la preuve de sa valeur, comme n’importe quel autre canal de vente.
Franchement, j’aurais été beaucoup plus inquiet si l’utopie que Darnton appelle de ses vŒux s’était réalisée, selon laquelle le gouvernement aurait financé un service équivalent, exigeant la participation de tous les éditeurs. Cela aurait bien pu étouffer dans l’Œuf toute velléité de concurrence dans le domaine des ebooks.
Les choses étant ce qu’elles sont, nous découvrons différentes approches concurrentes, pour amorcer ce marché. Je dirais que cela s’annonce plutôt bien.
Pendant ce temps, la république des lettres et la république des idées s’est en grande partie déplacée des livres vers des dialogues comme celui que nous menons ici, vers les blogs, les sites web et d’autres services d’information. C’est vivant et cela marche bien. Pendant que j’y suis, j’imagine que ma correspondance mail et mes écrits en ligne pourraient remplir cinquante volumes, tout comme le firent les lettres manuscrites écrites par Franklin, Jefferson, Rousseau et Voltaire que Darnton célèbre. Si seulement mes écrits (et ceux de centaines de millions d’autres) méritaient autant d’être préservés !
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Cela n’est pas pour dire qu’il n’y a pas des points sérieusement préoccupants dans le Google Book Settlement. James Grimmelman a écrit un article fantastique en novembre dernier : principes et recommandations pour le Google Book Search Settlement, (Principles and Recommendations for the Google Book Search Settlement) qui devrait être lu par quiconque essaye de comprendre en quoi consiste cet accord et comment il pourrait être amélioré.
Résumé des principes (P) et des recommandations (R) – (les liens renvoient à la section correspondante du document ).
P0: L’accord devrait être approuvé
– R0: Approuvez l’accord.
P1: Le Registre pose un problème antitrust
– R1 : Mettez des représentants des bibliothécaires et des lecteurs au Conseil du Registre.
– R2 : Demandez que le registre signe un engagement antitrust
– R3 : Donnez aux auteurs et aux éditeurs du futur les mêmes droits qu’à ceux d’aujourd’hui
P2 S i ce n’était pas déjà le cas, Google pose un problème antitrust
– R4 : Faites jouer la clause de nation la plus favorisée.
– R5 : Autorisez les concurrents de Google à offrir les mêmes services que ceux autorisés à Google, avec les mêmes obligations.
– R6 : Autorisez le Registre à négocier au nom des ayants-droit avec les concurrents de Google.
P3: Imposez des standards raisonnables de protection des consommateurs
– R7 : Interdisez à Google de pratiquer des prix discriminants dans la vente de livres à l’unité
– R8 : Ajoutez des garanties strictes concernant le respect de la vie privée des lecteurs.
– R9 : Interdisez que l’on demande à un lecteur qu’il renonce à ses droits en échange d’un accès.
P4: Rendez les biens publics générés par le projet vraiment publics.
– R10 : Exigez que la base de donnée Google des livres disponibles/non disponibles soit rendue publique
– R11: Exigez que la Base de données du Registre des ayants-droits soit rendue publique.
– R12 : Exigez l’utilisation d’API standards, des formats de données ouverts, et un accès sans restriction aux métadonnées.
P5: Exigez la prise de responsabilité et la transparence
– R13 : Exigez que Google informe le public lorsqu’il exclut un livre pour des raisons éditoriales
– R14 : Précisez la définition des « raisons non éditoriales » d’exclure un livre.
– R15 : Permettez à toute institution prête à, souhaitant ou capable de participer à la numérisation des ouvrages de le faire.
J’en ajouterai une à ces recommandations : la recherche de livres devrait fonctionner comme la recherche sur le web tout court. Étant donné les pouvoirs donnés à Google via cet accord, les recherches sur Google devraient obligatoirement présenter et classer les résultats concernant toutes les versions numériques des ouvrages qui sont disponibles en ligne, sans privilégier celles qui sont dans les archives de Google.
Je maintiens mon affirmation que le programme Google Book Search est une bonne chose pour les éditeurs, les auteurs et les lecteurs. Alors que l’accord donne effectivement à Google ce qui semble un pouvoir sans précédent sur le marché du livre épuisé mais toujours sous copyright, je ne suis pas certain que ce marché importe beaucoup aux éditeurs, alors qu’il importe BEAUCOUP au public. Et, dans tous les cas ;
1 – S’il y a une valeur significative à tirer des ces livres « épuisés mais encore sous copyright », GBS va faire remonter cette valeur à la surface, et devrait mettre ces ouvrages à portée de radar de ceux qui en possèdent les droits ( si ces ayant-droits existent encore). Ces parties pourront alors commencer à exploiter ces droits, en utilisant d’autres canaux disponibles.
2 – S’il est impossible de trouver les ayants-droit, on n’est pas dans une moins bonne posture qu’auparavant, parce que, de toute manière, il était alors impossible d’identifier la valeur économique de ces ouvrages. Donc l’accord Google est pire, disons, que de simplement réduire la durée du copyright, ou de rendre obligatoire la demande régulière de renouvellement du copyright, en permettant aux Œuvres orphelines de rejoindre plus vite le domaine public, mais ce n’est pas pire que la situation qui prévalait auparavant, dans laquelle de toute manière personne d’autre que Google ne dépensait d’argent pour numériser ces Œuvres.
Il n’y a pas moins d’incitations à numériser des Œuvres de valeur qu’il n’y en avait auparavant, et on peut avancer que l’accord Google va mettre en lumière des Œuvres qui pourront ensuite être diffusées de façon concurrentielle sur différents canaux numériques de vente, selon des procédures qui ne seraient pas arrivées sans cet accord.
(article original : Competition in the eBook Market – Merci à Tim O’Reilly d »avoir autorisé la publication de cette traduction, et à Alain Pierrot pour sa relecture et ses corrections).
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Un des articles les plus commentés, suite à l’annonce du Google Book Search Settlement, le règlement issu de l’accord conclu entre Google et les deux principales associations d’éditeurs et d’auteurs américaines, est celui publié par Robert Darnton, Google and the Future of Books. Robert Darnton dirige le réseau des bibliothèques d’Harvard, et est aussi un spécialiste mondialement reconnu de l’histoire du livre. Faute de pouvoir publier sa traduction, dont la New York Revue of Books a déjà vendu les droits, en voici un court extrait, (mais cela vaut réellement la peine de lire l’article en entier) :
« … Google va bénéficier de ce qui ne peut être autrement appelé qu’un monopole — un monopole d’un nouveau genre, pas celui des chemins de fer ou de l’acier, mais celui de l’accès à de l’information. Google n’a pas de concurrent sérieux. Microsoft a renoncé à son grand programme de numérisation de livres il y a plusieurs mois, et d’autres entreprises comme the Open Knowledge Commons (précédemment the Open Content Alliance) et the Internet Archive sont de petite taille et inefficaces par comparaison avec Google. Google seul est assez riche pour numériser à grande échelle. Et une fois en accord avec auteurs et éditeurs, Google peut exploiter sa puissance financière à l’abri d’une barrière légale; car l’action collective couvre l’ensemble des auteurs et éditeurs. Aucun nouvel entrepreneur ne pourra numériser de livres dans l’enceinte de ce territoire bien enclos, même s’il pouvait se le permettre, parce qu’il devrait reprendre à la base toutes les batailles de copyright. Si le protocole de règlement est confirmé par la cour, seul Google sera protégé contre des attaques en atteinte au copyright.. »
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Pour en savoir plus sur le Google Book Settlement :
– Le texte complet du règlement
Articles analysant et commentant le réglement :
– en français :
– en anglais :
Mike Elgan publie dans Computer World un article discutant 6 tendances qui devraient favoriser selon lui une rapide popularisation des livres numériques.
Les 6 points en question seraient :
1. L’économie. Dans le climat économique actuel, les gens vont se tourner vers des terminaux comme le Kindle rentabilisés dès l’achat de 20 ou 30 livres, et qui ensuite permettent d’acheter moins cher livres, magazines et journaux.
Le premier de ces 20 livres achetés sera-t-il encore lisible sur le terminal au moment de l’achat du 20ème ? Tant que subsisteront l’eBabel (la multiplicité des formats ), les DRM, et que la compatibilité ascendante des terminaux ne sera pas assurée, cette économie sur de futurs achats risque de demeurer hypothétique. Et franchement, il est peu probable que beaucoup de gens touchés par la crise économiqe se disent, « tiens, pour économiser sur les livres, je vais dépenser 300 euros toute de suite ». Je crois plutôt qu’ils prendront une carte à la bibliothèque municipale.
2. L’environnement. L’intérêt pour la protection de l’environnement ne cesse de croître. L’idée de lire son journal quotidien, hebdomadaire ou mensuel sur du papier semble un gâchis incroyable. La conscience environnementale va augmenter l’acceptance des livres numériques.
Les premiers utilisateurs et défenseurs du livre numérique, ceux qui lisent depuis des années sur leur palm pilot, désignent habituellement les livres imprimés comme des « livres faits avec des arbres morts ». Et l’industrie de l’édition, comme toutes les autres, comme chacun d’entre nous, doit se préoccuper de son empreinte écologique. Ne pas oublier tout de même que les datacenters ont également une empreinte écologique. Et que deviennent nos vieux PC, nos téléphones cassés ? Que deviendront nos liseuses ?
3. Une révolution dans l’édition. L’industrie du livre est l’une des plus rétrogrades, moisies, obsolètes de notre économie. Alors que toutes les autres sortes d’informations se transforment à la vitesse de la lumière, le processus de publication d’un livre est à peu de chose près aujourd’hui le même qu’au Moyen-Âge.
Et pan pour l’édition. Moisie, l’édition ? Ce paragraphe tient pour indiscutable que le changement rapide est forcément et dans tous les cas une bonne chose. J’aurais tendance à me réjouir quant à moi du fait que le monde du livre oppose une certaine résistance au changement. Tout dépend ce que l’on met derrière ce terme de résistance. S’il s’agit de continuer d’apporter soin et exigence à toutes les étapes de la création d’un livre, je dis oui. S’il s’agit de refuser de considérer les livres de la même manière que des barres de confiserie chocolatées et les « contenus culturels » comme de la pâte dentifrice, je remercie les éditeurs de tenir bon. Ensuite, lorsque cette résistance au changement est simplement un rejet du nouveau, une peur de l’inconnu, une inquiétude face aux technologies, une ignorance voire un dédain pour les pratiques liées à l’usage du web, cela signifie simplement qu’il faut continuer d’expliquer, d’informer, de former. Et le faire vite, parce que c’est urgent. Sinon, ceux qui ne méprisent pas mais au contraire maîtrisent les technologies prendront une importance croissante dans le monde du livre. Et parmi eux, il est possible que trop de gens considèrent les livres comme des barres de confiserie, et votre attention comme du « temps de cerveau disponible » entre deux publicités.
4. L’avènement d’un marketing agressif. Comme le passage du cinéma muet au cinéma parlant, la transition vers l’édition numérique va se révéler fatale pour les retardataires. Ceux qui se lancent énergiquement dans le développement des livres numériques seront en mesure de prendre le contrôle de l’industrie du livre. Une part de cette révolution aura lieu du côté du marketing des livres numériques.
Produire de nombreux livres numériques est une chose. Comprendre comment Internet change la relation avec les lecteurs en est une autre, et qui concerne tout autant, et à ce jour bien plus massivement, la diffusion des livres imprimés que celle des livres numériques.
5. L’apparition de livres écrits pour une lecture électronique. Le passage de l’imprimé au numérique aura un impact sur la nature même des livres. Beaucoup de livres seront plus courts. Ils seront plus dans l’air du temps et en phase, culturellement, avec les lecteurs. Ils seront plus colorés et d’une écriture plus engageante. Et ils séduiront les jeunes lecteurs comme rien d’autre avant.
Voir à ce sujet discussion et commentaires sur La Feuille.
6. Le déclin de la presse écrite. Enfin, la presse écrite se meurt. Les journaux qui vont adopter le support numérique vont survivre, les autres non.
Le journaliste rapporte un calcul paru ici : On a déterminé que le New York Times pourrait offrir un Kindle à chacun de ses abonnés et que cela coûterait moitié moins cher que de leur envoyer leur exemplaire papier chaque jour pendant un an. Mais cet argument n’en est pas un. Comme le souligne Martyn Daniels, tout texte lu sur une liseuse n’est pas nécessairement un livre numérique. Lecture de journaux et lecture de livres ne sont pas concurrencés exactement de la même manière par le web. Mais il est toujours utile de sortir un peu de son monde, et de regarder ce qui advient chez les autres : dans la presse, l’audio-visuel, la musique. Il y a toujours des choses à apprendre, seulement il ne faut pas tirer des conclusions trop hâtives, qui pourraient manquer les spécificités de chaque domaine.
(temps de rédaction 2h – j’ai décidé de copier sur Olivier)
Google vient de rendre accessible sur mobile son site Google Book Search. On peut désormais accéder, depuis un iPhone ou un Androïd Phone (prochainement disponible en France), à 1,5 millions de livres du domaine public (un peu plus de 500 000 pour les non-américains).
L’annonce de Google est ici.
Sur le mobile, c’est du texte qui s’affiche, et nom l’image du scan de la page. Google utilise l’OCR pour transcrire l’image vers le texte. Lorsque l’original est abîmé, trop ancien, cela peut donner des résultats illisibles, ce dont convient Google dans son annonce. Mais partout, un clic sur un passage du texte affiche le passage sous sa forme originale.
J’ai testé cela ce matin, et c’est impressionnant, cette sensation d’accéder depuis son téléphone mobile à une immense bibliothèque dans les nuages…
C’est mon impression de lecteur. Ensuite, analyser la place que prend Google dans l’accès aux savoirs du monde, c’est une toute autre question, bien trop complexe pour le temps dont je dispose aujourd’hui (et même avec beaucoup de temps…) Mais les conversations se poursuivent, denses et passionnantes, dans la blogosphère et ailleurs, au sujet du Google Book Settlement. Cette page recense un grand nombre d’articles (angolophones) sur cette question. J’espère y revenir bientôt.
Ingram Digital, distributeur numérique, propose une page indiquant la compatibilité de quatre applications de lecture de livres numériques :
– Adobe Digital Edition (dont une nouvelle version est sortie hier)
– Adobe Reader
– Microsoft Reader
– eReader pro.
Trois tableaux indiquent la compatibiltié de ces quatre solutions avec systèmes d’exploitation, navigateurs, et terminaux mobiles.
Prenez la liste des bestsellers du New York Times. Ajoutez toutes les informations publiées sur Amazon au sujet de chacun des livres figurant dans cette liste. Agitez. Laissez cuire 20mn. Vous obtenez un site dont le contenu se renouvelle automatiquement, parfaitement bien présenté.
Reading Radar, c’est l’occasion de comprendre par l’exemple ce que sont une API et un Mashup. Pour les API, j’avais posé la question à Christian Fauré. Là, non seulement nous avons l’exemple du site, mais son auteur nous détaille la recette sur son blog.
Vous me direz : quel besoin de mettre un coup de projecteur sur des livres qui sont déjà dans la liste des bestsellers ? Je répondrai : peu importe. Si on peut faire cela avec la liste des bests, on peut le faire avec d’autres listes, d’autres sélections. Pour peu que ceux qui les concoctent se donnent la peine de publier leur API . J’espère que cela va donner des idées à un ou plusieurs John Herrer français…
MàJ : un ping me le rappelle, Hubert nous avait prévenus il y a quelques jours sur La Feuille de l’ouverture d’une API par le New-York Times.
HarperStudio, une maison d’édition du groupe Harper Collins, a besoin d’un site web. Réunion. Questions. Quel site web voulons-nous ? Faut-il vraiment dépenser des dizaines de milliers de dollars ? Quel sera le retour sur investissement ? Écoutons Debbie Stier, éditeur associée :
« Nous avons eu une discussion au 26ème étage sur le type de présence web dont nous avions besoin pour que notre activité d’édition soit un succès.
Étant donné que nous avons prévu d’importantes campagnes de web marketing pour chacun de nos ouvrages, nous avons besoin d’un beau site web, non ?
En essayant de nous représenter l’étape suivante, nous avons démarré ce blog, www.26thstory.com… pour environ 15 $ par mois. C’est artisanal, sans fioritures… mais cela permet de montrer des vidéos et des photos, de poser des qestions et d’accueillir des commentaires, et il possède des pages auteur vibrantes, vivantes, comme celles de Emeril et Joann Davis, et nous en aurons une pour chaque auteur que nous signerons.
Ce qui ma conduit à demander : Pourquoi avons-nous « besoin » d’un site web ? Nous avons scruté des propositions de centaines de milliers de dollars, et je ne suis toujours pas très au clair sur ce qui peut justifier une telle somme. Je comprends bien sûr la différence entre les fonctionnalités, simplement, je ne vois pas le retour sur investissement.
Presque chaque personne ayant une opinion sur la question qui me préoccupe hautement dit que oui, nous avons besoin d’un site web. Et cependant personne ne semble capable d’expliquer « POURQUOI » d’une manière qui fasse sens pour moi.
Alors je vous pose la question, à VOUS. .. Que gagnerons à avoir un site web, à part y engouffrer des centaines de milliers de dollars ? »
On peut lire ici les commentaires, et voici la conclusion de Debbie Stier :
Vos commentaires sur ma question étaient passionnants. J’ai lu et utilisé chacun d’entre eux. Résultat : nous avons décidé d’oublier le site web coûteux, et de plutôt utiliser un site WordPress. Nous avons trouvé un développeur nommé Steffen Rasile, du SRA Design Studio à Helena, Montana, pour s’occuper de la partie technique. Amitiés à Steffen. C’était génial de travailler ave lui.
La réalisation complète nous a coûté 10 000 $. C’est simple à mettre à jour par chacun d’entre nous et par les auteurs. Nous espérons que ce sera un lieu agréable. C’est un « work in progress ».
Et vous, si un éditeur vous posait la même question, que répondriez-vous ? Que pensez-vous du site d’Harper Studio ?
(mise à jour du 29/01 : le blog d’Aldus reprend le thème de ce billet… Et une discussion intéressante suit, concernant le format ePub.)
Teleread publie une interview de Neelan Choski, COO de Lexcycle, la société qui a créé Stanza, l’application permettant de lire des livres numériques, notamment au format ePub, sur iPhone et iTouch. Stanza a été téléchargé plus d’un million de fois, et Lexcycle a signé des accords, avec des partenaires comme Fictionwise, Smashwords et Feedbooks, lui permettant de proposer de très nombreux titres.
Intéressant de lire les conseils que donne Neelan Choski aux éditeurs :
- Trouvez un moyen économique pour convertir vos titres (fond et nouveautés) au format numérique. Cela permet aux éditeurs d’entrer dans le jeu. Je crois que beaucoup d’éditeurs convertissent en priorité leurs nouveautés, mais peut-être que certains titres du fond peuvent également l’être, tout d’abord les plus populaires, puis dans un second temps ceux qui le sont moins. Si l’éditeur est en relation avec un distributeur, il doit pousser le distributeur à l’aider dans ce travail de conversion, à un coût raisonnable. Si le distributeur n’est pas en mesure de le faire, ou demande un prix trop élevé pour la conversion, trouver un distributeur qui peut le faire mieux. Sous-traitez cela s’il le faut. Ce n’est pas si difficile de prendre un fichier, et, à l’aide des outils qui existent aujourd’hui, de le convertir en ePub.
- Soutenez le format ePub. Plus ce format aura de succès, plus la tâche des éditeurs sera allégée à long terme. Diffuser des livres en ePub et encourager les revendeurs à adopter le format ePub, cela conduira à long terme à un travail moindre de conversion pour les éditeurs et les distributeurs.
- Commencez à modifier et ajuster vos accords avec les auteurs et les agents pour aller vers un abandon des DRM. En particulier en ce qui concerne les titres du fond, si vous vous débarrassez des DRM, vous économisez 3 à 5% des coûts, ce qui aboutit à un profit supérieur et à un prix inférieur pour les lecteurs.
- Demandez à vos revendeurs de vendre vos livres à un prix correct. Un monde ou un livre numérique serait vendu 24,95 $ alors que le lecteur peut acheter le livre physique pour 12,99 $ (parce que le livre vient de sortir en poche) n’existe pas. Combien de gens se détourneront définitivement du livre numérique s’ils constatent que les prix des livres physiques sont inférieurs ?
- Obtenez un meilleur reporting et une meilleure information de la part de vos partenaires (en particulier les distributeurs et les revendeurs.) Et assurez vous que les gens dans leur société font quelque chose de cette information.
- Mouillez-vous ! Essayez différentes choses avec différents revendeurs. Observez ce qui marche et ce qui ne marche pas.
- Ayez un budget pour développer le marketing de vos livres numériques. L’une des choses les plus surprenantes que j’ai entendues récemment était qu’un éditeur a un budget marketing pour défendre ses livres dans les librairies physiques, mais n’a pas le budget identique (ni même inférieur), pour aider à la promotion de ses initiatives dans le domaine des livres numériques.
Neelan indique par ailleurs qu’en 2009 Stanza va être adapté pour le Blackberry et pour Androïd. Il évoque également, se refusant à la commenter en détail, l’affaire des « droits territoriaux », qui a conduit Hachette USA à suspendre la vente de ses livres numériques via plusieurs e-distributeurs américains.
Je n’ai jamais rencontré Jose Afonso Furtado. Je ne connais de lui que ce ce que m’en disent Twitter et LinkedIn: qu’il dirige la bibliothèque d’art de la Fondation Gulbenkian à Lisbonne, qu’il enseigne à l’Université Catholique de Lisbonne où son cours s’intitule « Books and Publishing in Digital Era ». Je sais aussi qu’il est un formidable dénicheur d’informations, et qu’il partage, en plusieurs langues ses découvertes avec ses 584 followers dans Twitter. J’ai voté pour lui pour les Shorty Awards, sans hésiter une seconde. Vous qui suivez de près l’actualité de l’édition en relation avec les évolutions du numérique, suivez cet homme !