Podiobooks, des livres audio en podcast

Sur le site de Podiobooks, on retrouve de nombreux ingrédients discutés ici et là dans la bouquinosphère : gratuité, livre audio, licence Creative Commons, contenu généré par les utilisateurs…

Il s’agit d’un site qui diffuse des livres audio sous forme de podcasts. Les Œuvres sont sous le régime Creative Commons. On peut les acquérir gratuitement. On est encouragé ( argumentation ici) à faire une don (dont 75% du montant est reversé à l’auteur). Les titres sont évalués par les utilisateurs du site, avec 4 notations sous forme de nombres d’étoiles : qualité de l’enregistrement, qualité de la narration, qualité de l’écriture, qualité globale. Les visiteurs peuvent ajouter leurs commentaires sur la fiche de chaque titre.

Podiobooks propose également aux auteurs qui le souhaitent les services d’un speaker professionnel (18,75 $ pour mille mots), ainsi que l’enregistrement en studio (175 $ de l’heure), et le découpage en épisodes. Si vous voulez enregistrer vous-même votre texte, quelques conseils sont donnés sur le site, mais je conseillerais également la lecture des  » astuces pour la lecture publique« , publiées aujourd’hui par François Bon.

Peut-être la fin de la guerre des formats pour le livre : et si c’était finalement le mp3 qui l’emportait ?

(repéré chez Joe Wikert)

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Vendre ou donner ?

Pléthore de débats sur la gratuité, en écho à l’ article de Jeff Bezos Chris Anderson (merci Guillaume, ce que c’est de bloguer à pas d’heure…) dans Wired.

Petit revue des blogs :
– Chez André Gunthert, à propos d’une vive discussion sur la liste Revues SHS, concernant la gratuité des revues en ligne.
– Sur Affordance, où sont répertoriés les différents modèles proposés par Anderson
– Chez Pierre Assouline (commentaires malheureusement très souvent ineptes, Pierre, faites quelque chose, c’est chez vous tout de même !)
– Sur Internet Actu (nouveau design et nouvelles fonctionnalités pour le site)
– Sur le blog des éditions Léo Scheer.

Peut-être le moment de relire Walter Benjamin, « l’Œuvre d’art à l’ère de sa reproductibilité technique » ?
Ou bien  » Le Prix de la vérité : Le Don, l’argent, la philosophie«  de Marcel Hénaff ?
Extrait de sa quatrième de couverture :

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5 ou 6 choses que je sais d’elle

1- Elle est joueuse, alors elle joue volontiers au petit jeu envoyé par Andre Gunthert.

2- Elle est curieuse, alors elle est allée voir ce qu’Olivier a écrit sur Affordance avant de s’y mettre.

3- Elle est timide, alors elle n’a rien envie de raconter qui la concerne personnellement.

4- Elle est paresseuse, alors elle ne fait pas plus d’efforts que ça pour chercher un 4° point.

5- Elle est distraite, alors elle a oublié ce qu’elle allait écrire en 5°.

6- Elle est menteuse, alors méfiez-vous des affirmations qui précèdent.

Elle est aussi taquine, alors elle réexpédie c’t’affaire à Christian Fauré, Alain Pierrot, Hervé Bienvault, Constance Krebs, Dominique Hasselmann, Laure Limongi, Claro, avec la règle du jeu.

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à plusieurs, on est meilleurs

Allez voir sur le blog d’Aldus : il a monté à la suite les unes des autres dans un même fichier la première page de « Crime et Châtiment » de Dostoïevski dans différentes versions. Le commentaire d’ Hadrien éclaire bien l’exemple. Et le tout illustre à merveille la longue discussion qui a eu lieu sur le post précédent, à propos des formats de fichier pour le livre numérique. Et merci à tous de vos contributions, c’est un plaisir d’abriter de tels échanges. Qu’est-ce que ça va être au Salon du Livre ! Et dans quelques semaines, au Bookcamp

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Apprenons à éditer des textes numériques

Nos livres en version numérique ? Bien sûr, ils existent déjà. Depuis des années, la chaîne de production des livres s’est informatisée : le manuscrit, déjà, est fourni à l’éditeur sous la forme d’un fichier, le plus souvent un fichier Word. Le fichier est transmis à la PAO, qui va se charger de sa mise en page, à l’aide d’un logiciel dédié, généralement XPress ou Indesign. Une fois terminées les corrections, on adresse à l’imprimeur un fichier PDF, dit le « PDF imprimeur ». Nos livres sont donc bien prêts pour le numérique, pas de doute… Sauf que…

Sauf que le fichier destiné à imprimeur a été conçu pour un usage précis, l’impression d’un livre à un format donné. Le numérique, aime-t-on penser, arrache le texte à la page, le rend indépendant de son support. Sauf que… un fichier destiné à l’impression « re-soude » le texte à la page, en mélangeant des informations de contenu et des informations de mise en forme. (L’indépendance contenu/mise en forme est d’ailleurs discutable, car la mise en forme véhicule un sens, qui ne se distingue pas forcément si facilement du « sens du contenu » mais interfère largement avec… mais cette indépendance est techniquement réalisable.)

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Potins

Est-ce que ça va marcher ? Est-ce que ça va prendre ? Pas de statistiques disponibles depuis le lancement du Kindle. En attendant, on se console avec des on-dit, comme celui-ci trouvé sur silicon alley insider :

« En attendant de véritables statistiques, encore des anecdotes qui montrent que le Kindle d’Amazon a ses fans : Evan Schnittman, directeur du développement des édtiions Oxford University Press (35 000 ouvrages universitaires) a dit qu’un ami de l’un des plus gros éditeurs « trade » du monde l’avait appelé cette semaine, surpris des bonnes ventes de livres au format Kindle en décembre, juste après la sortie du Kindle.

Aussitôt Schnittman a consulté l’état de ses propres statistiques de vente, qui, a-t-il dit, l’ont étonné : il avait escompté vendre 100 à 200 titres pour le Kindle en décembre, mais dit que le vrai chiffre était de l’ordre « d’une magnitude au-dessus » de ses prévisions.

(…) Il dit que ces ventes l’ont fait passer de la catégorie des « sceptiques du numérique » à celle des « adeptes du numérique » et qu’il va se dépêcher de finaliser un accord avec Sony pour rendre ses ouvrages disponibles également dans le format de leur lecteur. »

En commentaire plusieurs témoignages d’utilisateurs de Kindle, qui font part d’un usage déjà intégré, de la facilité de commande (consultation gratuite d’un extrait souvent suivie d’un achat impulsif).

Vous avez dans vos amis un « gros éditeur américain » ? Celui-ci vous a fait des confidences sur ses chiffres de vente d’ouvrages destinés au Kindle en décembre ? Parfait : ajoutez-les en commentaire, promis, ça restera entre nous.

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Nommons donc cet objet

Comment traduire le terme « eReader », qui désigne l’objet nous permettant de lire des textes électroniques ? J’avais proposé « liseuse« , qui a déjà quelques adeptes : Alain Pierrot, François Bon, Irène Delse et peut-être quelques autres. Liseuse, un nom féminin, disponible en quelque sorte car désignant soit un objet pratiquement tombé en désuétude, soit une lampe de lecture, objet assez peu courant et plus souvent désigné par le mot « lampe » que par le mot « liseuse ». Liseuse, sans la moindre ambiguïté, se réfère à la lecture. Un mot court, facile à prononcer, avec une terminaison en « -euse » déjà utilisée par de nombreux outils (une tondeuse, une perceuse…)

Je le préfère à « bouquineur« , qui a une connotation trop familière, à « livrel« , qui perpétue la confusion entre terminal de lecture et texte au format électronique, au vilain anglicisme « reader« . « Lecteur » est déjà utilisé pour les machines lisant les DVD ou les mp3, et qui aurait l’inconvénient de désigner d’un même terme la personne qui lit et la machine qu’elle utilise pour ce faire. Je m’aperçois en parcourant les blogs spécialisés sur le sujet que ces terminaux, faute de nom commun, sont désignés par des noms propres : on y dit « mon Iliad », « mon Kindle », « mon Cybook », comme on dit « la Peugeot » ou « la Volkswagen », mais on apprécie de pouvoir utiliser le terme « voiture » lorsque l’on ne souhaite se référer ni à une voiture particulière, ni à une marque de voiture.

Et nous avons ce nom commun, un joli substantif pratiquement jamais utilisé, disponible, qui ne demande qu’à reprendre du service, qui est sans ambiguïté, qui se réfère explicitement à l’acte de lire, dont la terminaison évoque clairement un outil, un objet fonctionnel.

Alors, liseuse ? Ou bien ?

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Où je veux, quand je veux, mais pas dans Le Monde

Le Monde nous avait déjà gratifiés le week-end dernier d’un décevant dossier sur le livre électronique, qui mentionnait à peine le Kindle d’Amazon, et dont l’article principal se terminait par l’une de ces considérations que l’on n’a jamais lue nulle part du type « et je retrouve mon bon vieux livre, ouf, qui sent si bon l’encre et le papier ». (Je n’ai plus les termes exacts, et n’ai pas envie de payer pour les retrouver, parce que, deux jours après sa parution, le Monde 2 du week-end dernier est déjà en consultation payante.)
Donc, le week-end dernier, ce récit d’un journaliste risque-tout, qui s’est aventuré courageusement à lire sur une liseuse… Un récit empreint d’une sorte de commisération pour l’état encore tout à fait améliorable de la lecture de livres électroniques.

Curieusement, de l’autre côté de l’Atlantique, tout est beaucoup plus brillant et beau. Jeff Bezos, le patron d’Amazon, a tout compris (ça, on le savait déjà, merci), son Kindle est plus beau que notre Cybook et notre Iliad réunis, tellement lisible et sexy. On croirait presque lire sur un vrai livre, il ne manque plus que le parfum de l’encre, d’ailleurs le titre de l’article du Monde paru aujourd’hui désigne l’objet comme un livre. Combien faudra-t-il de temps pour que chacun se résolve à dissocier les deux sens que le terme « livre » comporte, à la fois objet et texte, support et contenu, et apprenne à faire la différence entre une liseuse et un livrel, entre la boiboite bourrée d’électronique qui sert à restituer un fichier informatique sous une forme lisible et le texte électronique que l’on a téléchargé dessus ? Personne ne songe à dire qu’Apple a lancé son dernier « disque électronique » en parlant de l’arrivée du dernier iPod. J’aime bien aussi la conclusion de l’article, qui montre un Jeff Bezos si merveilleusement précurseur qu’il pense déjà à la suite, lui, pas comme nous autres pauvres européens qui ne savons même pas numériser proprement « l’élégance du hérisson » ; la suite, bien sûr, heureusement qu’il y pense, Jeff, parce qu’ici, évidemment, personne n’en a entendu parler de l’écran enroulable…

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Quand Lulu rencontre Borders, et un petit jeu idiot en prime

J’apprends chez Joe Wikert, encore lui, que Borders, la deuxième chaîne de librairie américaine derrière Barnes and Nobles, a adopté la plateforme de Lulu.com pour proposer à ses clients un service d’auto-édition.

Un petit jeu pour étudiants en master d’édition : dans les questions suivantes, ( toutes issues de la FAQ de la plate forme Borders-Lulu ) remplacez Borders Personal Publishing par le nom d’une maison d’édition. Supprimez les questions qui visiblement ne fonctionnent pas avec le nouveau nom. Pour chaque question restante, indiquez qui peuvent être l’émetteur et le destinataire de la question, puis imaginez une réponse.

Program Basics

* What is Borders Personal Publishing?
* Who is Borders Personal Publishing for?
* How much does it cost to use Borders Personal Publishing?
* How do I register?
* What is Lulu?

Publishing

* How do I publish a book?
* What can I publish with Borders Personal Publishing?
* Why are there other book size options on Lulu? Can I choose a size that isn’t listed on the Borders Personal Publishing page?
* What services does Borders Personal Publishing offer?
* Does my book need editing?
* Does my book need page design?
* How do I make a cover for my book?
* What requirements does my book have to follow?
* Why don’t I see “Borders” while I’m creating my book?
* How do I get back to the Borders page after I’ve begun creating my book on Lulu?
* What rights does Borders Personal Publishing have over my published work?
* Who is the publisher — me or Borders Personal Publishing?

Selling Books

* How do I sell my book with Borders Personal Publishing?
* Who should buy the Borders Personal Publishing Premium Package?
* Who should buy the Borders Personal Publishing Standard Package?
* Who should buy the Borders Personal Publishing ISBN Registration Service?
* What is an ISBN?
* Does my book need an ISBN?
* What are royalties?
* Will Borders carry my book in the store?
* Do I have to list my book for sale?
* Who can buy my book?

Ordering Books

* How much will my printed book cost?
* Do I get a discount if I buy in bulk?

Shipping to the United States

* How long should it take to receive an order?

Author Support

* Where do I go for help with my book?

Une plate-forme d’auto-édition en ligne est en effet une sorte de « numérisation de savoir-faire ». Elle cherche à rendre accessible à tout un chacun une activité jusqu’à présent réservée à des professionnels, dans la lignée du « toi aussi tu peux » : « toi aussi tu peux choisir la typo, toi aussi tu peux choisir le format, toi aussi tu peux effectuer la mise en page, toi aussi tu peux concevoir une couverture, fixer le prix, demander un ISBN, te soucier de distribution… » Cette liste de questions révèle les attentes supposées du client, à la fois auteur et éditeur, correcteur et metteur en page, responsable de fabrication, et illustrateur, et responsable marketing, et attaché de presse… autant de métiers que la plateforme, en quelque sorte, simule.

Une aventure qui tente le plus grand nombre : Lulu annonce publier 4000 ouvrages chaque semaine. Avec une marque comme Borders, bien plus connue, ce chiffre risque de s’envoler.

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Livres d’occasion plus chers que livres neufs

Oh la la, est-ce que Joe Wikert est tombé sur la tête ? Parmi tous les traquenards que le décollage anoncé du livre électronique semble tendre au monde de l’édition, il en ajoute un nouveau, qui a le mérite de faire réfléchir, sur le thème « pourquoi essayer de vouloir faire fonctionner les anciens modèles dans l’enivronnement numérique ? ». (Oui, hein, pourquoi ?)

Il écrit :

Dans le modèle actuel, les livres scolaires d’occasion sont vendus à un prix inférieur à celui des livres neufs. Cela me semble plein de bon sens, mais pourquoi les livres scolaires d’occasion devraient-ils disparaître dans l’environnement électronique ? Je peux démontrer que non seulement ils peuvent exister, mais qu’ils pourraient même être vendus plus cher que les livres scolaires « neufs ».

Imaginons que vous commencez votre année scolaire et que vous venez d’acheter votre livre scolaire au format électronique X €. Au fur et à mesure de votre utilisation, vous allez l’enrichir d’annotations prises en classe, de conseils et d’astuces que vous apprendrez en cours de route, et vous y adjoindrez peut-être des extraits audio des cours donnés par votre prof. Bref, vous aurez fabriqué votre mashup du e-manuel original. (La version 1.0 du Kindle ne l’autorise pas, mais j’espère qu’une prochaîne version le permettra.)

Et hop, voilà Joe parti pour décrire le modèle économique : le livrel scolaire « usagé » ou plutôt « enrichi par l’usager » revendu plus cher que le pauvre livrel tout nu proposé par l’éditeur…

Bon, on s’inquiétait déjà du « pire tout pire ». Voilà maintenant que les livres tout gribouillés et écrits dessus par les étudiants vont valoir plus cher que les neufs…

Vous savez quoi ? Je suis d’accord avec Joe. Il faut repenser les modèles, sortir du cadre, « think different », et c’est en allant hardiment au bout de ce type de description comme il le fait dans cet article, que je vous engage à lire en entier dans le texte, que l’on peut avancer vraiment.

Si ce ne sont pas des éditeurs qui le font, d’ autres s’en chargeront à leur place. Non ?

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