Développeur chez Microsoft (on lui doit le bouton « démarrer » de Windows 95, qui a fait beaucoup rire ceux qui s’étonnaient que pour éteindre un PC sous windows il faille d’abord cliquer sur « démarrer » puis choisir « arrêter »), Daniel Oran est aussi romancier. Lorsqu’il a publé, de la façon la plus traditionnelle, son premier roman en 1999, il s’est étonné de constater que l’interaction avec ses lecteurs était somme toute très limitée, et prenait la forme, une fois le livre publié, de quelques statistiques de vente…
Pour son deuxième roman, il a choisi une approche originale : son manuscrit ayant atteint un stade de « presque bon pour la publication », il l’a rendu disponible en téléchargement sur Amazon pour 0,99$, à destination des possesseurs de Kindle. Il obtenait ainsi deux choses : un confort de lecture grâce au Kindle, plus agréable pour une lecture suivie que l’écran d’un ordinateur, moins cher qu’une version en impression à la demande (il avait envisagé tout d’abord une première publication chez lulu.com), et surtout la possibilité pour les lecteurs de commenter leur lecture sur le site d’Amazon. Cette possibilité de discussion à propos d’un ouvrage est depuis peu disponible dans la version en français d’Amazon. Sur sa page d’Amazon, l’auteur s’explique ainsi (traduction maison) :
C’est une expérience de publication, rendue possible par le nouveau Kindle d’Amazon.
Aux jours anciens, Av. K (Avant Kindle), c’était dur pour un écrivain d’obtenir des retours sur un roman en cours d’écriture. Même les proches amis et la famille pouvaient se lasser de toujours devoir relire une nouvelle mouture de la même histoire.
Avec Kindle, l’audience d’aide potentielle est énorme. De la même manière que Google (ou Amazon) peut proposer au publice de tester une nouvelle application en beta version, un écrivain peut maintenant offrir le brouillon de son roman à des lecteurs curieux.
Évidemment, depuis le milieu des années 90, le Web lui-même permet ce type de distribution de masse et d’interaction. Alors en quoi le Kindle fait-il la différence ?
Pour beaucoup de gens, lire quelques centaines de pages sur un écran d’ordinateur est désagréable. Et imprimer des centaines de pages pour une lecture ultérieure est une corvée.
Ainsi, le Kindle – avec une solution complète de distribution sans fil, une lecture agréable à l’écran, un paiement simplifié – vous fait faire un bond en avant : affichez votre fichier sur un serveur Web, et patientez…
Pas d’expérience comparable sur Amazon en France, où le Kindle n’est pas encore disponible ( mais ne saurait tarder, il faudra être prêt…), mais des m@nuscrits (considérés par leurs auteurs comme « bons à être envoyés à l’éditeur ») à lire en ligne, télécharger et commenter, ou des textes en téléchargement, à lire aussi sur iPhone , Bookeen ou Iliad, sur publie.net, qui renvoie les commentaires éventuels aux blogs respectifs des auteurs… et aussi, une autre façon d’aller à la rencontre des lecteurs : la mise à disposition de livres à ceux qui en rédigent la critique sur Babelio (opération Masse Critique, au mois de décembre)
(via Read/Write Web).