Je me souviens des autocollants

Je me souviens, enfant, avoir collectionné des autocollants. Je me souviens que mon père trouvait cette collection absurde. Il ne cessait de me répéter que ces autocollants étaient de la publicité. Que j’étais utilisée par les sociétés qui les fabriquaient. Moi, je m’en fichais pas mal, je les trouvais jolis, et j’en collais un peu partout. Je me souviens du plus grand autocollant de ma collection, il était jaune, tout en longueur, et il portait la mention « au volant, la vue c’est la vie ».

Dans un article de USA Today à propos des widgets, l’auteur ose un rapprochement entre les autocollants et les widgets.

(Widgets ? Vous vous souvenez ? Ces petites applications autonomes, comportant généralement une interface agréable, qui permettent d’afficher un mini-contenu bien déterminé, que ce soit sur le bureau de votre ordinateur, (heure, météo, post-it…), sur votre agrégateur (les mêmes), sur votre blog, ou sur votre page dans Facebook ou MySpace.)

« Un nombre croissant de consommateurs sont dingues des widgets.
« C’est une nouvelle forme d’expression de soi, mais à grande échelle, dit Jérémy Liew, de Lightspeed Venture Partners. Souvenez-vous de vos années de lycée : les jeunes collaient des autocollants sur leurs casiers pour faire savoir aux autres ce qui était important pour eux. Maintenant, ce principe s’applique à des gens de tous âges avec les widgets. »

C’est MySpace qui a le premier popularisé les widgets lorsqu’il a ouvert fin 2004. MySpace en affiche maintenant des milliers.
L’extrême vitesse à laquelle ces widgets ont été téléchargés et adoptés par les consommateurs, ont attiré les annonceurs, a été une vraie manne pour les développeurs de logiciels comme iLike ou Renkoo. Autrefois, les développeurs dépendaient de budgets marketing, qui avaient leur mot à dire sur leurs programmes, tout comme au sujet des utilisateurs à qui ces programmes étaient destinés. C’est fini. Peu après avoir développé son service de partage de musique via des widgets, iLike a plus d’utilisateurs que jamais. L’argent afflue, via la pub et des reversements de la part de iTunes, Amazon ou Ticketmaster chez qui les morceaux (partagés via les widgets) sont achetés. iLike a prévu de bientôt vendre de l’espace publicitaire sur son site. »

Et le journaliste de conclure : « Il n’y a pas de limite à ce que les widgets peuvent faire ».

Le phénomène existe mais n’est pas aussi envahissant, ici en France : toujours ce décalage, mais ne soyons pas étonnés si d’ici quelques mois mille widgets s’épanouissent également sur le web francophone…

(Via Joe Wikert)

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Les caprices de mon agrégateur

netvibes.jpg
Ce soir, j’ai l’agrégateur capricieux. J’ai bien vu cet article sur La Feuille, sur lequel je devrais rebondir : enfin quoi, Virginie, il parle de nouveaux modèles économiques pour les éditeurs scolaires… C’est le moment de fourbir tes arguments, de chercher le lien qui tue, de rebondir façon jokari… Les sites collaboratifs montés par des enseignants, l’éducation 2.0, le rôle des éditeurs, c’est dans tes cordes. Vas-y ! Et bien non. Ce soir, j’ai l’agrégateur capricieux. Je me suis égarée sur l’onglet « littérature ». J’ai lu le long papier rageur de François Bon citant in extenso et commentant un terrifiant article du Time Magazine. J’ai regardé quelques articles du blog de Léo Scheer, fait un tour sur celui de Claro qui m’a conduit sur celui d’Eric Chevillard. Et j’ai atterri (comment ?) sur ce curieux blog new-yorkais, tenu par une fille bossant chez un agent littéraire, et chargée de faire le premier tri des manuscrits qu’il reçoit. (Amuserait peut-être les « wannabees » avec qui Léo Scheer a ferraillé la semaine dernière…) Elle publie la lettre d’un étudiant écoeuré de son enseignement dans une université à Miami où il suit des cours de creative writing : (traduction maison)

« Corrigez-moi si je me trompe, mais un roman commercial et facile à lire a plus de chance d’être publié qu’un roman littéraire, non ? Alors pourquoi bon sang les professeurs s’entêtent à nous gaver de fiction littéraire ?

Cela ne rend service à personne. Je pense même, en fait, que c’est d’une certaine manière irresponsable. Si les deux tombent entre ses mains, lequel aura le plus d’attraits aux yeux d’un agent ou un d’un édituer ? Le gamin avec une vision business qui écrit des thrillers hyperréalistes (lisez : moi) ou celui qui applique les régles du cours de creative writing et écrit sur… Sur quoi diantre écrivent les romanciers littéraires ?

C’est vrai, ça. Sur quoi écrit Thomas Pynchon ? Quel est le « pitch » du dernier William H. Gass ? Et pourquoi s’acharnent-ils, ces types, à écrire des livres qui ne sont pas des « easy-to-read commercial novels » ? Oui, pourquoi, je te pose la question, mon agrégateur chéri…

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All your base…

Un bon exemple, sur le blog de Jean-Michel Salaün, d’éducation 2.0, ou comment un étudiant vient compléter un article d’un enseignant, qui le remercie de la contribution que seul, effectivement, un « digital natives » pouvait faire.

Jean-Michel Salaün affiche une version détournée de la couverture de Newsweek, montrant le Kindle d’Amazon, et où la phrase originale « Books aren’t dead » a été remplacée par celle-ci : « All your books are belong to us ».

Cette phrase semble incorrecte, on se dit qu’il aurait du écrire « All Your Books Belong To Us ». Mais le « digital natives » ne s’y trompe pas. Bien sûr qu’il y a une faute, et c’est pour cela que c’est drôle, parce que cette phrase est en fait le détournement d’une autre phrase comportant cette même faute, phrase que cette faute a rendue célèbre, si célèbre qu’elle est présente dans un article dans Wikipedia… La phrase originale est une mauvaise traduction d’une réplique d’un dialogue en japonais du jeu vidéo Zero Wing : « All your base is belong to us » . C’est probablement cette faute, qui faisait rire les « gamers », et qui a rendue célèbre la phrase… Et voici le dialogue dont cette phrase est extraite – (Wikipedia fournit également le dialogue original en japonais, pour ceux qui lisent cette langue) :

Narrator: In A.D. 2101, war was beginning.
Captain: What happen?
Mechanic: Somebody set up us the bomb.

(spoken in the Flash animation as Someone set us up the bomb)
Operator: We get signal.
Captain: What!
Operator: Main screen turn on.
Captain: It’s you!!
CATS: How are you gentlemen!!
CATS: All your base are belong to us.
CATS: You are on the way to destruction.
Captain: What you say!!
CATS: You have no chance to survive make your time.
CATS: Ha Ha Ha Ha ….
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Pousser l’intelligence hors de chez elle

J’emprunte à Noémi Lefebvre cette citation de Bergson :

« Il est de l’essence du raisonnement de nous enfermer dans le cercle du donné. Mais l’action brise le cercle. Si vous n’aviez jamais vu un homme nager, vous me diriez peut-être que nager est chose impossible, attendu que, pour apprendre à nager, il faudrait commencer par se tenir sur l’eau, et par conséquent savoir nager déjà. Le raisonnement me clouera toujours, en effet, à la terre ferme. Mais si, tout bonnement, je me jette à l’eau sans avoir peur, je me soutiendrai d’abord sur l’eau tant bien que mal et en me débattant contre elle, et peu à peu je m’adapterai à ce nouveau milieu, j’apprendrai à nager (…) Il faut brusquer les choses, et, par un acte de volonté, pousser l’intelligence hors de chez elle ». (Henri Bergson, l’évolution créatrice,1907, Å’uvres, PUF, p.658-659)

Je suis revenue vers ce texte à propos de l’enseignement musical, alors que je préparais une conférence à laquelle je dois participer demain à Educatice sur le thème « Education 2.0″.

Je n’ai pas l’intention de vous ennuyer avec l’Education 2.0 un jeudi soir, comme ça, après votre journée de travail plus les deux heures de marche à pied + vélo avec changement de vitesse un peu pété + métro serrés comme des sardines (je crois toujours bêtement que tout le monde habite à Paris, je sais c’est énervant…).

Juste cette anecdote : je me suis amusée, pour préparer cette intervention, à reprendre le fameux article de Tim O’Reilly,  » qu’est-ce que le web 2.0« – (version en français) et à chercher des équivalents terme à terme des différentes idées énoncées dans l’article, si l’on remplace « Web » par « Education ».

Et puis, à un moment, j’ai buté sur un concept que je ne comprenais pas suffisament bien pour lui trouver un équivalent dans l’univers scolaire. Et j’ai pensé à Christian, que je n’ai jamais vu, mais qui est dans mon agrégateur, dans mes friends, et que c’est comme si je le connaissais ou presque. Et je me suis dit ;  » ça, Christian, il sait surement ». Ni une, ni deux, j’ai envoyé un petit message à Christian via Facebook et j’avais ma réponse en deux minutes, et même une réponse supplémentaire plus précise encore cinq minutes après, et nous avons échangé quelques messages.

En fait, c’est peut-être ça l’Education 2.0…
Voici un coupé / collé de l’échange : Continuer la lecture

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Kindle : les livres électroniques ne se cachent plus

Remarquez : je n’affiche pas de photo du Kindle d’Amazon. Pas de vidéo non plus. Même pas de lien. A moins de ne pas vous connecter une seule fois sur Internet aujourd’hui, vous n’échapperez pas au Kindle, de toute façon.
Je ne commence pas non plus une discussion sur la publication sur liseuse, ou sur la lecture sur liseuse, ou sur les fonctionnalités qu’on attend d’une liseuse. Votre agrégateur bruisse déjà de centaines d’arguments échangés. (Dernière conversation ici.)

Non, j’ai juste envie de m’interroger sur le nom choisi par Amazon pour sa liseuse : « Kindle ».

Francis Pisani ( et Aldus, dans un commentaire de la première version de ce billet auquel manquait cette première définition) nous le rappellent l’apprennent : Le verbe “to kindle” se traduit par « allumer un feu », « faire éclore un sentiment » ou « attiser un amour ».

Que peut également nous évoquer ce mot ?

kindlesurprise.jpgAvec « kind » pour la gentillesse (notre liseuse ne mord pas, et elle est user friendly, gentille avec l’utilisateur).
« kind » en allemand c’est « enfant » (Das Kind), comme ça on a aussi un petit clin d’oeil aux « digital natives ».

On a vu aussi quelques jeux de mots avec la marque Kinder, celle des fameux oeufs en chocolat contenant des petits jouets à monter (souvenirs cuisants de montages énervés des dits jeux, avec enfant impatient, bouche barbouillée de chocolat, et, plus tard, de petits éléments des jouets kinder une fois brisés meurtrissant la plante des pieds quand dispersés dans chambre d’enfants…)

kindle2.jpg

Bon, et pour le suffixe « le » de « kindle ?
Peut-être des envies de devenir aussi incontournable que…
kindy.jpg

En France, ça nous fait penser aussi à une marque de chaussettes, celles qui ne se cachent plus, mais ça, il peuvent pas tout savoir, chez Amazon, non plus…

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à c’t’âge-là

Les digital natives, ceux pour qui les livres, depuis leur plus tendre enfance, sont des modes d’accès parmi d’autres à la culture, à la connaissance, ou au divertissement, ont avec le livre imprimé une relation bien différente de celle qu’entretiennent les digital immigrants qui, certes, ont connu l’arrivée des objets concurrençant le livre, mais pour qui le livre a longtemps été et reste souvent le lien privilégié avec la culture. Nos (oui, je l’avoue, je suis née un peu pas mal longtemps avant 1985… mais vous pouvez continuer à lire quand même…), nos « heures de lecture » (comme on parlerait des « heures de vol » d’un pilote), ont comme « engrammé » chez nous depuis nos premiers Club des Cinq une relation physique et émotionnelle avec le livre, dont il nous est très difficile de nous dégager.

Je n’observe pas chez les adolescents d’aujourd’hui cette tendresse particulière pour les livres en tant qu’objets, même quand ils sont lecteurs. Depuis leur plus jeune âge, ils passent de l’écran à la page, du grand écran au petit. On les dit « zappeurs » et on a raison, mais ils sont meilleurs zappeurs que nous. Ils tiennent autant, voire plus, aux quelques centaines de morceaux qui passent de l’ordinateur à leur baladeur mp3 qu’aux livres qui commencent à s’aligner sur les rayonnages de leur bibliothèque. Déclarez à un ado que le disque dur familial est fichu, et vous verrez sa réaction… ( Je parle des ados qui vivent du bon côté de la fracture numérique… )

Je n’aime pas tellement les prédictions concernant l’avenir du livre, les discussions sans fin pour décider si les liseuses vont « prendre » ou non… Ce qui est certain, qui n’est pas une prédiction, mais va compter beaucoup dans les années qui viennent, c’est que les comportements de la génération qui arrive à l’âge adulte aujourd’hui sont très différents de ceux de leurs parents : si leur relation au livre imprimé semble beaucoup moins viscérale, on dirait parfois que leur téléphone portable est le prolongement naturel de leur bras, qu’un voyage en voiture sans lecteur mp3 devient à peine envisageable, et qu’une panne d’ADSL est presque aussi grave qu’une panne de chauffage (z ont jamais froid à c’t âge là…).

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Jeff via Joe via Hubert via Clement

Une petite traduction (pour only french readers ou pour les feignants) du court texte cité sur Remolino, extrait d’une interview de Jeff Gomez, l’auteur de « Print is dead », livre découvert par La Feuille. (Ainsi se déploie la bouquinosphère, et elle ondule joliment sur le web… non, vous ne trouvez pas ?)

« Tout d’abord, et principalement, les éditeurs doivent cesser de penser qu’ils sont dans le business du livre. (Les seuls dont le business est le livre sont les imprimeurs). Les éditeurs doivent par contre prendre conscience qu’ils sont dans le business des idées. Et une fois qu’ils se seront mis dans le crâne ces réalités, ils s’apercevront qu’un monde numérique leur offre plus d’opportunités que de limitations, et que le monde de l’électronique n’est pas la fin de l’invention de Gutenberg, mais au contraire sa plus récente amélioration. »

Business des idées ? Pour certains, business est un gros mot. Pour d’autres, le gros mot c’est idées.

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Peter Brantley (O’Reilly Radar) non plus ne croit pas beaucoup aux liseuses…

Il le dit sur le blog des éditions O’Reilly, et je traduis (tant bien que mal) :

 » Peut-être les liseuses Kindle et Sony vont-elles rencontrer le succès; si c’est le cas, je pense que cela risque d’être un succès à court terme, le dernier souffle d’un type de contenu socialement produit (form of socially constructed content), type artificiellement rénové par une présentation sous forme numérique. Malencontreusement, les liseuses existantes ont perdu l’émotion et la sensualité de l’ancien type sans tirer parti des opportunités du nouveau, à la fois du point de vue de l’expérience utilisateur et de son pouvoir d’information et de divertissement. La manière dont nous lisons se transforme tout autant que la nature de ce que nous lisons.

Intrinsèquement, ce qui fera le succès d’un terminal sera son ouverture au hacking et à l’expérimentation – et même si les éditeurs de contenu et les distributeurs n’ont pas tellement envie de l’entendre, c’est bien cela qui créera le marché. »

L’emploi du terme « hacking » me rappelle ce texte récent d’Alain Giffard, et cet autre du même dont j’extrais ces quelques mots, tirés de « Un manifeste hacker » deMcKenzie Wark :

Les hackers sont les bûcherons et les amoureux de l’abstraction. « Nous produisons de nouveaux concepts, de nouvelles perceptions, de nouvelles sensations à partir de données brutes. Quel que soit le code que nous hackons, serait-il langage de programmation, langage poétique, mathématique ou musique, courbes ou couleurs, nous sommes les extracteurs des nouveaux mondes ».

En ce sens, François Bon participerait de cette « hackulturation », tel un « bûcheron de l’abstraction » et son peu d’enthousiasme pour les liseuses se fonderait sur une approche similaire à celle de Brantley.
Mais j’extrapole, probablement. Et si, dans son texte, le terme ne désignait pas les « casseurs de code » dont parle McKenzie Wark, mais plutôt les adeptes du peer to peer, tout au plus casseurs de DRM. En gros, Brantley nous dirait ceci : « le jour où l’on s’inquiétera à propos du téléchargement illégal massif des livres électroniques, c’est que le virage du numérique aura bel et bien été pris ». Je trouve plus poétique mon extrapolation, pas vous ?

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Tiers-livre n’aime pas tellement les liseuses…

…mais a adopté le terme pour désigner les « eBook readers », et cela me ravit. Comme me ravit d’ailleurs cet excellent article de François Bon, et j’aimerais qu’il ne soit pas déjà 00.45 sur l’horloge de mon mac pour le commenter ce soir plus longuement.

Juste une précision, teXtes est tout à fait « agnostique » en ce qui concerne les liseuses, que je ne cherche ni à promouvoir particulièrement ni à dénigrer systématiquement. Comme vous (non, pas vous ? ) je m’interroge à leur sujet. Par contre, l’idée m’est tôt venue de proposer l’emploi du terme liseuse : si, de temps en temps, on ne décide pas de féminiser un peu les mots désignant des objets issus des nouvelles technologies, les ingénieurs, encore malheureusement rarement des ingénieures, ne le feront pas spontanément. Une sorte de discrimation positive pour les substantifs féminins…

Livre imprimé, ordinateur portable, téléphone mobile, liseuse, PDA, ONEI, (Objet Non Encore Inventé) : quel support de lecture sera le grand vainqueur ? La question pourrait génèrer un suspens façon Star Ac’ (chaque semaine, il y aurait un « device » qui sortirait, désolé, vous ne faites pas l’affaire, les autres sont meilleurs que vous, la lisibilité n’est pas mal mais l’ergonomie nous a vraiment déçus, nous autres, au niveau du jury, pas vraiment assez pro, si vous êtes pour le iPhone vous tapez 2712 mais si vous soutenez le Cybook vous tapez 2714, au revoir, on l’applaudit bien fort…).

Je trouve tout à fait passionnante la réflexion de François Bon sur le devenir de la littérature, qu’il dissocie a juste titre me semble-t-il du devenir de l’édition ou de la chaîne du livre. Parce que même si, que ce soit en volume ou en chiffre d’affaires, la littérature ne représente pas la part la plus importante de l’édition, loin de là, c’est toujours à partir de la littérature que l’on s’interroge réellement sur l’avenir du livre. Parce que la mesure, pour la littérature, ce n’est pas le volume ou le chiffre d’affaires, même si ni l’un ni l’autre ne sont indifférents. Je lisais il y a peu les mémoires de Jim Harrison, dont les ambitions d’écrivain se limitent, dit-il, à ce que tous ses livres demeurent disponibles en librairie jusqu’à la fin de sa vie, ce qui est encore le cas pour le moment, à son grand bonheur… il nous met sur la piste de l’instrument de mesure, en ce qui concerne la littérature. En tant que lectrice, j’aimerais que la longévité de ses livres aille au delà de ses espérances. C’est cet « au delà » d’une vie d’homme qui me semble pertinent pour s’interroger sur le devenir du livre. Et le web 2.0, tellement ancré sur le « moi » (mon yahoo, mon profil, mon compte, mes préférences), est certes porteur d’un « nous », mais ne cesse d’en revenir au moi, à l’individu se référant principalement à lui même, dans un éternel présent. Echappent à ce mouvement justement les sites traitant de littérature (et bien d’autres aussi, bien sûr), et je renvoie pour découvrir ces sites aux liens nombreux sur tiers-livre.
Bon, c’est malin, mon ordinateur indique maintenant une heure tout à fait déraisonnable : allez plutôt lire l’ article, et dites-moi vite ce que vous en pensez…

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iPhone: the ultimate eBook dream ?

A l’occasion du lancement, aujourd’hui, de l’iPhone au Royaume Uni, deux citations glanées sur le web anglophone (traductions maison) :

Lu sur PersonaNonData

HarperCollins présente (depuis l’été dernier) une application qui rend possible la lecture d’extraits de certains de ses livres sur iPhone. C’est le premier accord passé entre un éditeur et Apple pour ce type de contenu, et les extraits seront disponibles pour une lecture sur iPhone ou iTouch par l’intérmédiaire du navigateur Safari ou de la nouvelle application web d’Apple. Non seulement les possesseurs d’iPhone pourront lire des extraits, mais ils pourront également écouter des interviews d’auteurs. Apple a déclaré n’avoir pas l’intention d’étendre cet accord à d’autres éditeurs, (même si cela sonne plutôt comme un « aucun autre ne nous l’a demandé pour le moment »)

Et sur BookSeller.com

L’iPhone est vendu £269 (soit 384 €), et Apple espère en vendre 200 000 au Royaume Uni d’ici Noël. Mis en vente en Juin aux Etats-Unis, plus d’un million d’unités ont été vendues en 2 mois.

Il me semble qu’on a déjà discuté de ça sur teXtes, non ?

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