Le site d’impression à la demande SharedBook et le site de recettes de cuisines Allrecipes.com se sont associés pour permettre aux amateurs de cuisine de rassembler leurs recettes préférées et d’en faire un livre, directement sur le site Allrecipes.com. L’application se nomme create-a-cook-book. Vous sélectionnez vos recettes, un type de couverture, vous saisissez une dédicace, et votre livre se crée automatiquement. Il ne reste plus qu’à en commander le nombre d’exemplaires désirés, qui une fois imprimés vous parviendront à domicile… Ensuite, vous pourrez utiliser à loisir votre livre, et tacher progressivement les pages pâtisserie avec de l’oeuf, les pages salade avec de l’huile, et les pages crudités avec du jus de betterave. Car tel est le destin des bons livres de cuisine. (via PersonaNonData)
deux point zéro
Avec les applications 2.0, je me demande si le concept de « back office » n’en a pas pris un petit coup. C’est l’article que publie Christian Fauré aujourd’hui qui me fait penser à ça. Il y reprend sa définition très ramassée du web 2.0 :
« Une application Web 2.0 est un formulaire de saisie en ligne proposant des services adossés aux contenus saisis par les particuliers.â€
Prenons FlickR ou Facebook : pour publier sur ces sites, nul besoin de passer dans l’arrière-cuisine : non, c’est une cuisine à l’américaine, ouverte sur le salon, et c’est dans la même pièce qu’on met les casseroles sur le feu, qu’on débouche la bouteille, qu’on s’assoit sur le canapé et qu’on mange les rondelles de saucisson… C’est dans le même espace qu’on saisit de l’information et que l’on consulte l’information, il n’y a pas de rupture.
Ce n’est pas vrai pour toutes les applications (il y a bien un espace d’administration, distinct de l’espace public, sur les plate-formes de blog par exemple, et celles-ci font partie intégrante des applis emblématiques du web 2.0). Continuer la lecture
Lire sur une liseuse ?
Je cause, je cause, et je n’en ai toujours réellement expérimentée aucune, de ces petites machines ultra-légères, qui permettent de lire sur du papier électronique l’un des nombreux ouvrages qu’elles peuvent stocker. Essayée, oui. Soupesée, aussi : super légère, je confirme. L’écran : rien à voir avec l’écran d’un PDA ou d’un portable : plus mat, pas brillant, lisible en plein soleil. Pas la même technologie du tout. C’est du papier électronique, et pas un écran plat. J’ai choisi un titre, affiché une image (en niveau de gris pour l’instant), tourné les pages, elles tournent plus vite sur le Cybook Gen3 que sur l’Iliad.
Une petite machine dont le format pourrait freiner l’ éditeur scolaire (pourtant encouragé par son ministre) : allez-donc afficher là-dessus un manuel d’histoire initialement conçu en couleurs dans un format deux fois supérieur, quatre fois si on prend en compte le fait que l’unité de conception du manuel scolaire est souvent la double-page…
Mais une petite machine qui me permettra de glisser dans mon sac Une saison en enfer, des foules intelligentes, tout comme les mutations du livre à l’heure d’Internet, mais aussi cet article du blog d’Alain Giffard que je me promettais de lire depuis longtemps…
La liseuse de Bookeen vient enfin de sortir, c’est sur le blog d’Irène que je l’ai appris aujourd’hui : le très attendu Cybook Gen3, que j’ai brièvement manipulé (essayé, soupesé…) cet été.
Pour en savoir plus allez sur le blog d’Aldus, ou sur celui de Lorenzo Soccavo, qui suivent cela de bien plus près que moi.
On discute, on discute
On cause, on cause. (Et je ne suis pas la dernière…)
Et pendant qu’on cause… Le réseau anglophone Ning intitulé » Classroom 2.0 » dépasse les 3000 membres.
Plus de 3000 fossoyeurs de la Culture, (presque tous des américains, alors bon, vous imaginez, ils ont quoi à enterrer, au juste ?) enseignants qui, non contents de détruire les jeunes esprits qui leur sont confiés en leur proposant de tenir un blog ou, horreur, de contribuer à un wiki, viennent ensuite discuter ensemble de leurs pratiques.
Pour donner une idée de ce qui peut être utilisé dans une « Salle de classe 2.0 », la liste des tags « outils » de ce site Ning :
- Blogging (« blogging »)
- Calendars (« calendars »)
- Collaborative Documents (« documents »)
- Collaborative Idea Maps (« ideamaps »)
- Collaborative Spreadsheets (« spreadsheets »)
- Course Management (« cms »)
- Gaming (« gaming »)
- Google Earth (« gearth »)
- Interactive Boards (« iboards »)
- Instant Messaging (« im »)
- Internet Telephony (« telephony »)
- Mapping (« maps »)
- Microblogging (« microblogging »)
- Online Meetings (« meetings »)
- Photo Sharing (« photos »)
- Podcasting (« podcasting »)
- Presentation (« presentation »)
- RSS & Readers (« rss »)
- Screencasting (« screencasting »)
- Social Bookmarking (« bookmarking »)
- Social Networking (« socialnetworking »)
- Social Notetaking (« socialnotes »)
- Start Pages (« startpages »)
- Video Conferencing (« videoconferencing »)
- Video Sharing (« video »)
- Virtual Worlds (« virtualworlds »)
- Webmail (« webmail »)
- Wikis (« wikis »)
Ceux qui veulent « débrancher l’école » ont-ils la moindre idée de ce que signifie cette liste ? De la nature de ces outils ? Des possibilités qu’ils offrent ? De la manière dont certains enseignants s’en emparent ?
Aucun de ces outils ne va « résoudre les problèmes de l’école ». Refuser de s’y intéresser, demeurer ignorant, discuter et discuter encore, sans savoir, brocarder encore et encore, voilà qui devrait énormément faire avancer les choses.
Il ne s’agit pas d’arrêter de réfléchir et de parler. Il serait temps de connaître ce dont on parle. Et il me semble impossible de connaître ce que l’on méprise à ce point.
FB sur FB
Bon, je pille Olivier Ertzscheid pour faire un clin d’oeil à François Bon, mais il faut lire chez le premier les dernières nouvelles de Facebook et chez le second les réponses qu’il adresse à une journaliste de l’Express à propos dudit FB , auquel il a ajouté un bref échange entre « friends » à propos de… Facebook. (Ouf !)
Je ne m’inquiète pas pour nos blogs. Facebook ne remplace ni ne vide ni ne nous détourne de nos blogs. Facebook c’est un peu comme Vélib. C’est pratique, ça a l’air bête (ils ont qu’à avoir un vélo à eux m’enfin quoi), et puis le jour où on a raqué ses 30 euros et qu’on a la petite carte qu’il suffit de poser sur la borne pour déverrouiller un vélo, à l’usage, on s’aperçoit que c’est pratique, bien plus pratique qu’un vélo à soi. On n’en a pas la responsabilité, on peut s’en servir à l’aller et pas au retour, on peut mixer bus / vélo / métro / marche à pied, on rigole souvent avec d’autres vélibistes sur les pannes, la casse, les fois où on n’a pas trouvé de place ou pas trouvé de vélo.
Facebook, c’est un peu les transports en commun du Web. On y rencontre du monde. On peut y être importuné. Il y a des jours où ça vous énerve. Et puis ça permet aussi des rencontres, des déclics, une convivialité de « deuxième cercle », comme dit André Gunthert, pas désagréable, pas transcendante non plus.
Tout le monde râle sur l’interface moche. Je ne suis pas d’accord. Cette interface est d’une ergonomie simplissime, ce qui est tout de même l’essentiel pour une interface. Elle est sobre, elle agrège en les unifiant de façon plutôt élégante les applis et apports des utilisateurs. Et à tout prendre, je préfère le bleu Facebook au beigeasse des Vélib. (Pour ceusses qui vivent loin de Paris, c’est ce qu’on peut faire de plus proche d’une non-couleur…).
Ceci n’est pas une photo
C’est une copie d’écran. Celle du bureau de mon mac. Je sais que vous vous fichez pas mal de mon mac. Même si la photo est pas mal en fait, c’est sur la falaise de Champeaux, dans le Cotentin, et si vous pouviez tourner la tête vers la gauche, vous verriez apparaitre le Mont St Michel. Bon vous vous fichez aussi de Champeaux et du Mont Saint Michel, je peux comprendre ça.
C’est Christian Fauré qui m’a mise sur l’affaire, on dit en anglais « I’ve been tagged for a meme » (mais j’ai renoncé à traduire, j’ai définitivement renoncé à traduire le mot « tag »). Christian, son bureau n’a pas la vue sur mer, mais il a écrit aujourd’hui un beau billet biblique sur l’Exode, avec des images et plein de bêtes d’acronymes comme SaaS et REST et SOAP et ERP.
Avant, voici la liste des gens qui se sont prêtés au jeu :
- Ronnie – I Set No Corner
- Thess – Thesserie
- Rebecca – Skippy Heart
- Knoizki – A Dialogue With K
- Beng – Kauderwelch
- Tina – My Good Finds
- Rachel – Heart of Rachel
- Alice – Hello, My Name Is Alice
- Julia – Julia’s Books Corner!
- Darla – Nichtszusagen
- Marg – Reading Adventures
- Holly – What Were you Expecting?
- Ames – Thrifty Reader
- Dev – Good Reads
- Rosie – Nobody asked me…
- Gabrielle – Diary of an Adult Runaway
- Jo – Chez le laquet!
- Ms Mac – Ms Mac
- Lezzles – Peregrinations
- Spentrails – Email me
- Mike – MiramarMike (sounds very Bond-like)
- Sandy – eggs benedict and two flat whites
- Ben – business, strategy, governance
- Christian Fauré Hypomnemata : supports de mémoire
- Virginie Clayssen – teXtes
Bon, je fais tourner aussi et je renvoie la balle à Maud Piontek, Hubert Guillaut, Mario Asselin, Olivier Ertzscheid, et Irène Delse.
Bleu c’est mieux
J’observe ce matin le nouveau Lulu Studio, qui permet comme le proposent déjà de nombreux sites, de créer sur le site lulu.com son album photo pour en recevoir ensuite à domicile un ou plusieurs exemplaires imprimés. L’interface demande d’indiquer titre, nom, prénom de l’auteur, de choisir un format, puis de choisir un « thème » graphique. Les geeks disent un « skin ». En fait il s’agit d’un ensemble de caractéristiques liées à la présentation : couleur des fonds, des caractères, style et tailles des polices, disposition etc… Tout ce qui aujourd’hui, dans un site correctement conçu, est strictement séparé du contenu et exprimé dans une feuille de style.
Parmi les thèmes proposés : Bébé Fille, et Bébé garçon. Je m’attendais à une version rose, et à une version bleue. Et puis, en regardant la version garçon, je vois que les photos montrent le bébé garçon embrassé et choyé par ses parents.
Je remonte d’un cran pour revoir le « bébé fille ». Ben non. Pas de bisous pour le bébé fille. Elle se tient assis bien droite, bien sage, toute seule, avec ses petits habits roses ou sa couche culotte. Et j’ai envie de lui dire : « Accroche-toi ma chérie, c’est pas encore gagné ! »
Toi aussi tu peux
Envie de rebondir sur ce commentaire de Thibaud Saintin, à propos de lulu.com.
Ces « toi aussi tu peux », ces « avec Internet on peut.. on peut… » ont leur envers. La frontière est ténue entre la « permission » (ces outils permettent de…) et l’injonction ( comment, toi, tu n’utilises même pas ces outils pour …).
Pour les digital natives, le problème n’est jamais un problème de manipulation d’interface. Ils n’ont aucune interrogation angoissée sur le « comment faire ». Dans « My Yahoo, MySpace », ce n’est certainement pas le « Yahoo » qui peut faire problème, ni le « Space ». Par contre, le « my » est mis à rude épreuve. Sans cesse renvoyé à son désir, à sa créativité, à ses amis, à son réseau social, à ses préférences, l’ado doit finalement solliciter en permanence la zone la plus fragile de lui-même, son identité en construction. Il peut s’inquiéter de ne pas être capable d’utiliser ces outils, se croire un idiot s’il n’a jamais osé uploader une vidéo dans YouTube, suspecter sa propre attractivité si son nombre de « friends » reste faible dans les réseaux sociaux, se demander pourquoi son skyblog n’attire pas d’autres visiteurs que les spammeurs. Continuer la lecture
Lancement de « Traverses » sur Second Life
Karine Guillorel, que les habitués des soirées bouquinosphère connaissent, organisait jeudi 18 octobre le lancement du livre « Traverses » sur Second Life. Si la grève des transports vous a scotchés à domicile, peut-être avez vous fait une sortie virtuelle et découvert sur SL l’espace réalisé par Yann Minh. Si oui, racontez-nous comment c’était, je n’ai malheureusement pas pu m’y rendre.
Plus d’infos ici sur Traverses, livre voyageur à lire, à suivre et à échanger.
Petit-déj’ avec Bob Young (lulu.com)
En écoutant Bob Young ce matin nous parler de lulu.com, dont il est le fondateur, les questions s’accumulaient dans mon esprit, à la queue-leu-leu, une file de questions dont je savais que j’allais les oublier avant d’avoir eu la possibilité de les poser.
Lorsque Bob Young nous dit : « Autrefois, la personne qui disait « ça, c’est bon, ça, c’est mauvais, c’était l’éditeur. Aujourd’hui, cette personne c’est le public. », ma question surgit sans effort : « Mais est-ce que ce n’est pas un service que nous avons apprécié, en tant que lecteur ? Est-ce que, avec la profusion croissantes d’occasions de fixer notre esprit (livres, films, télé, jeux vidéo, journaux, revues, sites web, blogs, musique etc….) nous n’aurons pas justement un peu de reconnaissance envers celui qui fera le tri, et qui nous évitera de devoir feuilleter 30 très mauvais livres mal écrits avant de tomber sur celui qui est susceptible de nous intéresser ? »
Lorsque Bob Young parle avec beaucoup de justesse de Google, et de Google Search Inside, et du fait qu’aujourd’hui, un livre peut apparaître parmi les résultats de recherche de Google (il dit en riant, et là c’est l’ex-boss de Red Hat qui parle probablement : « Microsoft, ce sont de gentils petits garçons, si on les compare à Google. » , j’ai envie de lui demander : « Alors, une partie du travail de l’éditeur, qui consiste à mettre en contact un lecteur et un auteur, est prise en charge, dans le monde entier, par un seul moteur de recherche, dont on ne connaît pas les critères de classement ? »
Il est sympa, Bob Young. Bien conscient aussi qu’une part des livres publiés sur lulu.com relèvent de ce qu’on appelle en anglais la « vanity edition », il dit, quant à lui, « de la mauvaise poésie, si mauvaise que même votre mère ne voudra pas en acheter un exemplaire… » . Il a la sagesse de ne pas se poser en rival de l’édition traditionnelle. Il ne vient pas piétiner ses plate-bandes. Il permet à un autre marché de se constituer, et il a pour exprimer cela une comparaison efficace : l’arrivée d’ eBay n’a pas entraîné la fermeture de Christie’s. Il a facilité au plus grand nombre l’accès à un système de vente aux enchères. Un plus grand nombre qui ne fréquente pas Christie’s, et ne connait peut-être pas son existence.
Il n’est pas éditeur, il permet simplement à chacun de devenir son propre éditeur. Une salve de questions me vient encore : Est-ce qu’elles apprécieront tant que ça, les générations qui arrivent, de devoir non seulement faire leur métier, mais également d’être leur propre éditeur, leur propre producteur de musique, leur propre producteur de films, leur propre fournisseur d’information ? Est-ce que le do-it-yourself étendu à toutes les sphères de la vie culturelle n’apportera que satisfaction, épanouissement et harmonie ? Et qui va se charger de ce qui dépasse la sphère individuelle : constituer une collection, un fonds, construire un catalogue ? Qui se posera la question de ce qu’il convient ou non de conserver, de transmettre ou d’oublier ? La « vanity edition » , n’est-ce pas aussi l’édition instantanée, qui se fiche autant du passé que de l’avenir ?
Lorsque le moment du débat commence, bien sûr, j’ai oublié mes questions. J’écoute tranquillement celles des autres participants (Bouquinosphère bien représentée). Et, au moment de partir, la seule question qui me vient à l’esprit en allant saluer Bob Young est celle-ci : « Could you please tell me why you did steal my daughter’s name for your website ?†Bob Young rigole, et sa réponse me permet de partager avec vous un scoop : l’origine du nom “lulu.comâ€. Ben oui, pourquoi lulu.com ? Bob Young a trois filles. Sa plus jeune fille, qui a le même âge que « ma » Lulu, l’appelait, lorsqu’elle était petite, « Papeloo », bientôt raccourci en « Lulu » (prononcé en anglais « Loulou ») : « Tu peux me conduire à la patinoire, Lulu ? » Quand il a fallu trouver un mot court, quatre lettres, et facile à retenir, c’est ce surnom que lui avait donné sa fille qui a resurgi.