Un pour moi, un pour toi

La vente des ordinateurs à 100 dollars au grand public est sur le point de commencer. Comme le signale aujourd’hui BBC World, les ordinateurs issus de l’opération  » one laptop per child » seront accessibles selon le principe G1G1 (get one give one) : Pour 399$, vous achetez deux ordinateurs (on voit que l’objectif de 100 $ par machine n’a pas été atteint pour le moment). L’un est pour vous, l’autre est envoyé à un enfant d’un pays en voie de développement. Pour l’instant, l’offre est réservée aux résidents des Etats-Unis. Les machines concernées sont robustes, dotées d’un OS original : j’ai eu l’occasion d’en manipuler une, et j’aurais aimer la garder… Mais non, si tu en veux une, Virginie, il va falloir attendre que l’offre soit dispo en France, et puis sortir ta carte bleue…

(Plus de détail ici, et, encore une fois, merci à Alain Pierrot qui m’a signalé l’info par mail.)

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précurseur

Son commentaire sur un post précédent me conduit sur le site publié par Thibaud Saintin, enseignant en lettres, qui faisait en 1998 ce dont nous discutions à la non-conférence Education 2.0 samedi dernier. Le site vaut vraiment le détour.

Extrait de sa page d’introduction :

Mise en ligne commentée de textes écrits en classe au cours de séances d’ateliers d’écriture : premiers pas sur Internet en 1998, à l’heure où l’interactivité s’inventait encore, où l’idée du blog et des « commentaires » immédiatement publiés n’avait pas encore fait son chemin l’idée du « retour » sur un texte imposait alors un email.

A cette époque, il était vraiment nécessaire de s’y mettre sérieusement pour publier un site comme celui-ci. Aujourd’hui, c’est vraiment techniquement à la portée de la plupart des gens : il n’est plus du tout nécessaire de connaître le html ou de posséder un logiciel particulier. Je ne dis pas, à la portée de tous, car c’est faux. Pour ceux, nombreux, qui n’ont de l’ordinateur que l’expérience de Word, et du web que ce que leur propose la page d’accueil par défaut de leur fournisseur d’accès, ouvrir un blog demeure une aventure stressante.

Aujourd’hui, Thibaud utilise le blog avec ses élèves.
En dehors des considérations techniques (marre parfois aussi de la technique, tiens), la lecture du site de Thibaud est tout à fait intéressante et… encourageante. Autre extrait :

Essayer de rendre palpable, même en classe de français, où les petites cases sont attendues, que « parler n’est pas communiquer. Parler n’est pas s’échanger et troquer des idées, des objets , parler n’est pas s’exprimer, désigner, tendre une tête bavarde vers les choses, doubler le monde d’un écho, d’une ombre parlée ; parler c’est d’abord ouvrir la bouche et attaquer le monde avec, savoir mordre. Le monde est par nous troué, mis à l’envers, changé en parlant. » (Novarina, Devant la parole).

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iPhone : « prenez-en de la graine »

La feuille signale le blog d’Hélène Marcy, qui teste l’Iliad/les Echos. Pour rebondir sur les propos rapportés par Hubert, cette citation extraite du blog de l’éditeur Joe Wikert. Celui-ci exhorte les fabricants de lecteurs d’eBooks à s’inspirer du succès de l’iPhone, qui s’est littéralement arraché, malgré un prix de vente élevé, si élevé que la firme Apple l’a baissé de 200 dollars au bout de quelques semaines, proposant même aux « early adopters » quelque peu fâchés un avoir de 100 dollars sur ses produits.

« Que doit faire un fabricant de lecteurs d’eBooks pour changer la donne ? D’abord, qui peut supporter un écran noir et blanc ? Je suis certain que personne n’achète plus d’écrans noir et blanc de nos jours, alors s’il vous plaît, pourrions nous disposer de lecteurs d’ebook en couleur ?
Cela va augmenter le prix, dites-vous. Absolument. Et, bien que dans le passé j’ai plaidé pour une baisse des prix pour atteindre un marché de masse, je révise mon opinion après l’expérience iPhone.

Ajoutez la couleur et ne lésinez pas sur les fonctionnalités. Donnez-en tellement à vos clients qu’ils seront prêts à faire la queue pour elles. (…)

Allez de l’avant et faites de votre lecteur d’eBook un objet si riche en fonctionnalités qu’il sera irrésistible. Créez un objet sur lequel les utilisateurs précoces se précipiteront, même s’il est coûteux au moment de son lancement. Ensuite,trouvez des économies d’échelle et des fournisseurs de composants qui vous permettront de réduire vos prix progressivement. Même si vous devez perdre de l’argent sur chaque unité vendue, utiliser le modèle des lames de rasoir ou des consoles de jeu : imaginez que vous gagnerez de l’argent en vendant de l’accès à plus de contenu. Notez bien que j’emploie le terme « contenu » et non « livre » : faites en sorte que votre lecteur aie toute la connectivité nécessaire pour autoriser les clients à télécharger les derniers journaux, magazines etc., chez eux comme dans un aéroport… « 

Je ne suis pas certaine que le passage à la couleur soit uniquement une question de prix : la technologie e-paper en couleur est-elle déjà disponible pour une production en masse, ou en est-elle encore au stade du laboratoire ? Alain, Hadrien, Lorenzo, Hervé, quelqu’un, éclairez-nous ! Mais à ce détail près, on a envie d’applaudir Wikert. Non pour espérer des prix élevés, bien sûr, mais pour dire : faites-nous un produit dont nous aurons tous terriblement envie.

Un produit dont nous dirons, comme je l’ai entendu dire cette semaine à propos du iPhone : « Il sort à la fin de l’année, j’ai déjà prévenu mon entourage. Ils n’ont qu’à se grouper, à autant qu’ils veulent. C’est ça que je veux pour Noël. »

Moi aussi, d’abord.

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Les Petits Livres : une grande idée

 » Les Petits Livres » : une maison d’édition créée et gérée par des élèves. Lire l’interview de Nicolas Vallot, professeur des écoles depuis 11 ans à l’ école Federico García Lorca de Vaulx-en-Velin sur le Café Pédagogique. L’établissement vient de remporter un des Prix de l’innovation éducative 2007 organisé par la Ligue de l’enseignement et l’Association Pour l’école.

(signalé par mail par Alain Pierrot).

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samedi : Paris-Québec

webcam.JPGCe matin, je faisais du shopping magasinage avec ma fille Boulevard St Germain… Et à 15 heures, je participais à une non-conférence à Québec : c’est à dire que j’étais confortablement assise sur mon lit, à Paris, mon ordi posé sur une table de petit-déjeuner, un casque sur la tête et un micro devant la bouche. J’ai pu ainsi écouter et lire, parler et écrire, échanger avec une quarantaine de personnes, dont vingt réunies à Québec et les autres dispersées dans le monde entier.

L’événement est né d’un commentaire (le n°5) dans un blog, il a été préparé grâce à un wiki, et s’est appuyé sur une plate-forme de vidéo conférence en ligne très efficace.

Le thème : éducation 2.0.
J’ai vu en vidéo et entendu parler des gens que je lis bien souvent : Mario Asselin, François Guité, Martin Berrubé, André Roux, et bien d’autres… J’étais contente qu’il y ait aussi Charles Sol et Clément Laberge : je n’étais pas la seule personne non-enseignante, et j’avais des petits camarades soucieux de l’édition 2.0 ( expression utilisée par Charles) autant que de l’éducation 2.0…
J’avais déjà participé à des vidéo-conférences, dans le cadre de projets européens, mais toujours avec un nombre réduit de participants, et je n’étais pas certaine que le media soit adéquat pour un groupe aussi nombreux. Agréablement surprise : peu de soucis techniques, une organisation et une animation impeccable… Le manque de souplesse – impossibilité matérielle de se couper la parole, ce qui pour des Français est une frustration puissante 🙂 est compensé par l’aspect multicanal : pendant qu’un intervenant parle, on peut utiliser la messagerie instantannée (un parle à tous) et aussi écrire ou dessiner sur l’écran que tous voient…

Pour quitter l’aspect « dispositif », et en savoir plus sur les échanges d’idées (l’essentiel, tout de même !), rendez-vous sur le Wiki.

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Trop mignon…

J’ai un utilitaire sur mon blog qui me permet de savoir quelle requête a été saisie sur un moteur de recherche pour qu’un internaute arrive ici. Il y a souvent des mentions fantaisistes, et je me souviens que François Bon avait un jour fait un article à ce sujet. Ce soir, j’en trouve une tellement mignonne que je ne résiste pas au plaisir de la partager avec vous.

Quel petit garçon à la bouche barbouillée du Nutella de son goûter a tapé, plein d’espoir, dans Google :  » redaction – une meilleure journée que j’ai passé pendant mes vacances » ?

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éducation 2.0

Une ancienne institutrice devenue éditrice me confiait aujourd’hui que lorsqu’elle avait commencé à enseigner, au début des années 70, les parents d’élèves lui demandaient « Alors, est-ce que ça se passe bien ? Il a l’air heureux dans la classe ? ». Elle a décidé de changer de métier lorsque la question est devenue systématiquement « Alors ? Il va passer en sixième ? ».

Chercher dans le déferlement médiatique de la rentrée, (désastreux documentaire « Education Nationale, un grand corps malade » sur Canal +, rapport sur l »école primaire, lettre de N.S. à tous les profs, supplément du nouvel Obs sur le scandale de l’illettrisme, et j’en oublie), chercher, donc, dans tout ça, si le mot « épanouissement » apparaît ne serait-ce qu’une seule fois.

Non. Fini de rigoler. Epanouissement et puis quoi encore ? Commence par savoir tes tables. Par accorder tes participes correctement. Non mais…

montimalbilder-079.jpgJ’ai appris à lire en maternelle dans une école Montessori. Pour nous aider à mémoriser la forme des lettres, je me souviens que nous avions à notre disposition tout un alphabet fait de lettres découpées dans du papier de verre et collées sur des plaques de contreplaqué. Cela permettait de toucher les lettres du bout des doigts et de sentir leur forme à chacune, de s’en imprégner. J’ai conservé le souvenir de cet apprentissage tactile. Est-ce que cette méthode serait aujourd’hui taxée de « pédagogisme »? Du papier de verre, n’importe quoi. Et pourquoi pas des ordinateurs, pendant que vous y êtes ?
Au fait, il y a un groupe Education 2.0 dans Facebook (qui démarre). Il y en a aussi un (en anglais) sur Ning.

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Sur Babelio, Editis lance ses premiers widgets


Moi aussi, comme Hubert, je voulais afficher le nouveau widget disponible sur Babelio...

Mais ça ne semble pas marcher dans WordPress, je n'avais pas non plus réussi à installer celui de Random... Donc vous pouvez aller le voir sur La Feuille ou sur Babelio, mais n'oubliez pas de revenir ici pour lire la suite, sinon, à quoi ça servira que je l'écrive ?
J'ai déjà parlé de Babelio cet été, lorsque j'ai saisi dessus toute une partie de ma bibliothèque, et j'ai parlé des widgets cet hiver... Mais le widget concerné était américain, il n'en existait aucun chez les éditeurs français. Et voilà, maintenant, nous avons nos widgets du livre made in France, chez Editis pour être plus précis.

Alors au lieu de montrer sur Babelio juste une petite vignette de la couverture d'un livre, vous permettez aux visiteurs de feuilleter le livre en question, d'accéder au site web de l'éditeur, de l'acheter en ligne. Et surtout, et c'est peut-être ça qui est le plus intéressant, vous permettez à tout un chacun d'installer (en principe) le widget du livre sur son site. Bim, comme ça. Donc, haut degré de viralité. Les livres vont infecter nos blogs... Pas mal comme épidémie, non ?
Après, quelques petits détails : le choix d'interaction pour le zoom avant / zoom arrière est un peu curieux, un clic en on/off ( clic ça zoome en avant, re-clic ça zoome en arrière). Par contre, la seule façon de déplacer le doc dans la fenêtre est la barre de défilement, on aurait envie de faire un clic-enfoncé-déplacement, et de pouvoir balader le texte ainsi.
Ensuite, je ne suis pas fan des tournepages très réalistes, et de mettre en scène l'enroulement de la page avec un effet visuel bruité, ce peut être bluffant pour certains, moi, je crois que ça devient vite énervant et que ça ne sert pas à grand chose. On pourrait le débrayer, peut-être ? Même le léger ombrage des pages qui donne l'impression du relief me semble assez superflu. La perfection du simulacre est-elle à ce point nécessaire ?

D'autre part, (on est comme ça nous autres de la bouquinosphère : plus on nous en donne et plus on en veut), on aurait très envie de retrouver dans le widget des fonctions de recherche dans le texte, bref, très vite on veut un véritable eBook reader virtuel en ligne, et aussi, et aussi...)

Une petite curiosité technique (parfois, même les filles aiment se la jouer un peu tekos) : est-ce que le widget est basé sur le web service Insight de Random House, ou bien est-ce que c'est du "tout développé à la maison" ?
Saluons la performance : il est difficile d'imaginer le travail qu'il y a derrière le joli petit objet qui s'affiche. La difficulté n'est pas tant dans la réalisation de l'interface, ni du dispositif de feuilletage, que dans la numérisation des ouvrages et surtout dans l'automatisation de la production. Le principe ne trouve en effet son intérêt que s'il concerne un grand nombre d'ouvrages et se banalise, ce qui signifie qu'il ne s'agit pas de produire de façon artisanale quelques petits objets pour faire joli, mais bien de systématiser la génération de widgets, en limitant au maximum les interventions manuelles. Un sacré casse-tête, à coup sûr...

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vues sur écran

picdoc.jpgJ’ai animé, il y a quelques années, des stages de « scénario multimédia ». C’était avant la généralisation du web, pendant les quelques années de gloire du CD-Rom. L’une des premières choses que j’essayais de faire percevoir aux stagiaires, c’était la différence entre un un écran et une page. Le terme qui m’aidait le mieux à faire comprendre la nature de l’affichage écran était le verbe « convoquer ». Parce que ce verbe évoquait un dynamisme et une plasticité, une immédiateté, une urgence autoritaire… Les « contenus » ou les « médias » sont bel et bien convoqués à l’écran. Ils peuvent donner l’illusion, s’ils se stabilisent un moment, de composer une page. Mais le concepteur web fait un grand progrès quand il cesse de penser la surface de son écran comme une page. Lorsqu’il abandonne tout à fait la métaphore du papier.

Fabien Deshays évoque cette question dans son dernier article, et il a raison de dire que les technologies AJAX (qui permettent entre autres de « convoquer » des contenus dans une page sans réafficher la page entière, et donc de faire varier une partie des contenus de cette page par une action sur d’autres contenus), ou l’utilisation de Flash (qui permet une infinitié d’interactions, et également de « convoquer » vidéo, animation et son), remettent en cause cette utilisation qui perdure de la métaphore de la page pour désigner ce qu’un écran nous présente.
Et sur ce site (signalé par mail par Alain Pierrot) on expérimente un affichage dynamique en Flash : flèche haut = zoom avant, flèche bas = zoom arrière, clic maintenu et déplacement = panoramique.

Commentaire intéressant sur if:book :

« Nous avons ici un espace en deux dimensions qui s’étend sur la totalité de la fenêtre du navigateur. Mais ce n’est pas le même espace à deux dimensions que celui de la feuille de papier. La possibilité de zoomer pour créer une infinité de plans tire avantage de l’environnement virtuel d’une manière qui est étrangère au papier. Et que penseriez-vous d’un roman qui se déploierait dans un tel espace ?

Cela me semble passionnant, parce que c’est réellement du design en action : un essai de changer de métaphore, au lieu d’un effet de bord du à la réimplantation de vieux concepts dans un contexte neuf. »

J’aimerais creuser aussi les différences entre « page » et « écran » sur le plan de l’expérience qu’ils nous proposent respectivement. La page est lue. Elle peut aussi être relue, cherchée, caressée, touchée, froissée, déchirée, tournée, feuilletée, cornée, griffonnée, arrachée. Le texte est rivée à la page. Le mot page désigne à la fois le support (puisqu’on parle de « page blanche ») et le contenu : il est aussi une sorte d’unité de mesure du texte – j’ai lu tant de pages.

L’écran est rarement tactile. On ne le déchire ni ne le froisse. Il affiche textes, images, vidéos, animations. Il accueille l’hypertexte, le zoom, le scroll, le clic, le roll-over. Il accepte que le texte qu’il affiche soit copié d’un clic, sans exiger l’effort patient du copiste. C’est sur le même écran qu’on consulte ou qu’on produit. Pur support, l’écran est séparé du texte, c’est toujours le même écran qui affiche différents textes.
Connaissez-vous d’autres exemples d’affichage écran (interfaces de consultation, et non interfaces de navigation, car là, les exemples abondent), qui aient pris congé de la métaphore de la page, et proposent des expériences de visualisation inédites ?

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à mon tour de faire une pause

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Là bas, pas de connection, pas de blog, rien que les vagues, les mouettes, le ciel, le sable, l’herbe.
À bientôt, début septembre.

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