Second Life, c’était bien

Article sur Second Life dans le Figaro, signé Alain Monnier. Évite deux écueils qui guettent ce genre d’exercice : technophilie béate (sur SL on peut… on peut….) et dénigrement systématique (Attention danger, risque de déréalisation, idéologie douteuse, commerce, exploitation de votre crédulité).

Alain Monnier a publié il y a quelques mois un autre article sur le même thème sur le blog en français de Second Life, une sorte de « journal du nouvel arrivant ». Intéressant de comparer l’article destiné au Figaro et celui destiné au blog : ton, style, longueur.
Il anticipe ainsi sur la nostalgie future des early adopters de Second Life :

« C’est un univers de pionniers. Je ne peux m’empêcher de penser que, dans dix ans, les plus chevronnés d’aujourd’hui se rappelleront cette époque avec nostalgie. Peut-être éprouveront-ils de la déception ou une légère déprime devant les images trop parfaites, les temps d’attente inexistants, les mimiques expressives de leur avatar ?

Je les imagine en train de dire « Dans les premiers temps, l’image n’était pas parfaite, on ramait pour passer d’une région à une autre, fallait l’agrégation pour trouver quelque chose dans son inventaire, mais. », et derrière ce « mais », il y aura des milliers de mots qui s’entrechoqueront pour essayer de faire comprendre le charme des débuts, aux plus jeunes qui les regarderont avec un air légèrement accablé. »

N’est-ce pas typiquement une idée de « old world guy » ? ( Le Figaro, quand même…). Est-ce que les « gamers » ont vraiment la nostalgie des versions moins performantes de leurs consoles ?

Vous vous imaginez, vous, en train de casser les pieds à vos petit-enfants avec vos souvenirs de pionnier de Second Life ?

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Que mille claviers…

« Comme un YouTube pour le texte », nous dit Francis Pisani. « Pour les lecteurs et les auteurs de nouvelles » (short stories) nous dit le site. Avec ces informations, c’est assez facile d’imaginer le fonctionnement de 1000Keyboards.com : Vous écrivez ? Chargez votre texte sur 1000Keyboards. Les visiteurs pourront le lire, donner une appréciation, y ajouter des tags.

Sur la home apparaissent les textes et les auteurs les plus cotés, des onglets par genre, ainsi qu’un nuage de tags qui fait apparaitre en gros les mots : romance, love, fantasy, horror, life, death, personification, children…

C’est une idée tellement simple qu’on se demande pourquoi ça n’existe pas depuis longtemps. Voilà qui pourrait aussi alimenter feedbooks : on imagine qu’une fois repéré un auteur qui nous plait, on aura envie de disposer de ses textes sur notre lecteur d’eBook, notre téléphone ou notre PDA…

On est là dans un modèle très différent des sites que nous connaissons, (et aimons) et qui publient des textes littéraires. Le plus connu en France est bien sur remue.net. Il y eut aussi le joli Pleut-il ?, toujours en ligne mais qui n’est plus mis à jour depuis plus d’un an. Ces sites sont en fait des revues, avec un comité de rédaction, une sélection des textes. Très peu de choses en commun avec 1000 Keyboards… à part peut-être le clavier, utilisé dans les deux cas par les auteurs. En parcourant remue.net, il est impossible d’imaginer un seul instant qu’on puisse s’y inscrire pour laisser son appréciation sur les textes, une, deux, trois ou quatre étoiles… L’idée même paraît inconvenante. On est sur une autre planète…

1000Keyboards a plus avoir avec YouTube, c’est vrai, avec le « toi aussi tu peux », et avec le « pas besoin d’éditeur, pas besoin de producteur, pas besoin d’intermédiaire, upload, download ». Cela laisse craindre beaucoup de très mauvais textes… Et, espérons-le, quelques pépites.
Alors, 1000Keybords.com en français, ça vous dirait, vous ?

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à compte d’auteur

On connaissait lulu.com, site d’auto-édition et d’impression à la demande, voici pour lulu un concurrent sérieux, CreateSpace. Pourquoi sérieux ? Parce que CreateSpace (ancien nom : CustomFlix) appartient depuis 2005 à Amazon. Sur CreateSpace on peut faire fabriquer livres, CD, DVD, livres audio, disposer des vidéos à la demande, mais également les diffuser, via Amazon, CreateSpace, ou sur sa propre librairie en ligne. Les livres créés sur CreateSpace pourront en outre bénéficier de la fonction « Amazon’s Search Inside! ».

L’auto-édition n’est pas quelque chose de nouveau, mais tend avec ces sites à changer complètement d’image et probablement de rôle. Pour beaucoup, l’auto-édition (ou « édition à compte d’auteur ») avait une image très négative : la possibilité pour les « refusés » de l’édition de serrer un jour contre leur coeur l’objet de tous leurs fantasmes : leur livre, et de le tirer à quelques dizaines d’exemplaires pour l’offrir à leur entourage. C’était aussi la possibilité de publier la biographie sans grand intérêt et pas très bien rédigée de votre vieux tonton monomaniaque pour l’offrir à votre tante reconnaissante.

Mais attention, aujourd’hui, on ne dit plus auto-édition on dit print on demand. Les Mac sont vendus avec une suite logicielle qui s’appelle iLife. Et les utilisateurs « génèrent du contenu » ; ils abreuvent YouTube de vidéos, FlickR de photos, et leurs blogs de posts sur l’auto-édition…

L’éditeur, lorsqu’il s’agit de livres, manque de différentes manières à cette forme d’édition : il y manque un tiers, un interlocuteur, un intermédiaire, un quelqu’un à qui parler, à qui montrer, avec qui travailler, avec qui s’entretenir du devenir du livre. Il manque ce début d’aventure, sortir le livre du tiroir, le faire lire à quelqu’un. Au lieu de cela : remplir un formulaire, nom, prénom, eMail, nombre de pages, format, qualité de couverture, upload d’un PDF, carte bleue… Et quelques jours plus tard, le carton qui arrive, avec les exemplaires.

create.jpgJe décris ici une vision naïve de l’édition, qui fait l’impasse sur plusieurs métiers abrités dans une maison d’édition, et qui vont du texte à l’objet livre, en en réglant avec précision tous les aspects, et qui l’assimile complètement à l’édition de littérature générale. Comme en ce qui concerne les eBooks, il n’est pas du tout certain en effet que les Œuvres de fiction soient concernées en priorité par ces services. Le print on demand prend déjà la place de la photocopieuse associée à la reliure artisanale (petits boudins en plastique et trous trous) pour un certain nombre de travaux : des rapports, des thèses, des albums souvenirs, des « books » de graphistes, de comédiens ou de photographes. On imagine qu’il serait plaisant par exemple de publier le roman collectif écrit par une classe de cinquième sous la forme d’un « vrai livre ». Déjà, les sites offrant la possibilité de mettre en page ses photos accompagnées de texte avant d’en commander une ou plusieurs versions imprimées se sont banalisés. Certains proposent des outils de mise en page téléchargeables ( blurb.com), d’autres proposent le service en ligne (tabblo.com). Tous offrent des possibilités qui dépassent le simple album photo, et se rapprochent du « beau livre ».

La nouveauté, c’est aussi de présenter la fabrication à la demande de livres à égalité avec du CD audio et du DVD : une illustration de ce que l’on nommait « convergence » au début du siècle. Textes, images fixes, images animées, sons, se retrouvent sous le même régime, celui du numérique.

Un régime qui risque fort de secouer les habitudes des éditeurs… Non ?

(via Read/Write Web)

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Ma bibel’ sur Babelio

babelio.gifUn mail ce matin, de Babelio qui me dit en substance : ça y est, ça marche, tu peux venir jouer sur notre site. alors évidemment je fonce, direct sur Babelio ma tasse de café dangeureusement posée à côté du clavier. J’avais une petite idée, j’avais visité Library Thing, et je pressentais une expérience « à la facebook » (On y va « pour comprendre », « pour expérimenter », « pour savoir de quoi on parle », et puis finalement, on y va, quoi, tout simplement, comme tous les autres qui s’inscrivent, et se mettent à « add a friend » et à inventer des statuts rigolos qui s’accommodent tant bien que mal du « is » en Anglais, ce qui donne souvent des choses du genre « Virginie is pas en avance pour finir son powerpoint » (phrase tout simplement facebouquienne.)

Bon. Babelio. Sérieusement. J’y vais pour tester. Les fonctionnalités, tout ça. Ajouter un livre. D’accord, facile. Ajouter plusieurs livres d’un coup : ah oui, comment ? Ben tiens, il suffit de se mitonner une requête un peu siouxe sur Amazon, qui ramène presque que des livres de votre bibliothèque, et bzzzing, on colle le lien de la page dans Babelio, et ça rafle tous les ISBN qui se baladent dans le code de la page. S’il y a un peu de déchet, il suffit de supprimer les livres après coup. Comme je suis une dévoreuse incorrigible de polars, et que je lis absolument systématiquement certains auteurs au fur et à mesure des parutions de leurs traductions, mes requêtes n’étaient pas compliquées, et j’ai très vite un énooorme tag policierdans mon nuage de tags. Oui parce que sur Babelio, on a droit à son nuage de tags perso. Tout Lawrence Block ( ah, huit millions de façon de mourir…), tout Connelly, tout Sue Grafton, et puis Henning Mankell, et les vieux suédois Maj Sjöwall et Per Walhoo, et Camilleri… Une façon rapide d’avoir une bibliothèque en ligne bien fournie, mais quel intérêt ? Je serais bien en peine, pour certains de ces livres, de me souvenir de l’intrigue à la seule lecture du titre. Et comme les éditeurs changent régulièrement les visuels de couverture, il m’arrive parfois de racheter un titre que j’ai déjà lu, me basant sur une impression de nouveauté, et il faut parfois plusieurs pages pour qu’une sensation de « déjà lu » s’insinue dans mon petit intellect perturbé. Peu importe, parfois, je fais une pause de quelques mois, marre des polars, et puis je découvre un nouvel enquêteur, qui a sa propre façon d’être asociable, misanthrope, indiscipliné, de ne jamais lâcher, de résister à la peur, aux menaces, à la douleur physique, à la stupidité de ses supérieurs, qui a ses blessures intimes, ses addictions, une ex infernale, un père borné, une fille indifférente, et me voilà partie pour guetter les sorties…
Babelio, donc. Arrêter avec les polars. Qu’est-ce que j’ai lu, déjà ? Commence alors un exercice délicieux qui consiste à se remémorer des livres et auteurs, à voyager du Montana à la Sibérie, de l’Irlande au Botswana, de l’Egypte au Brésil, en m’aidant d’Amazon et des bibliothèques des autres (je découvre que certains ont eu un accès bien avant aujourd’hui, surement la petite amie du webmaster, et qu’on peut facilement « ajouter à sa bibliothèque », un livre trouvé dans la bibliothèque de quelqu’un d’autre. Au fil de la journée, j’interromps de temps en temps mon travail (non, pas encore tout de suite de suite les vacances, on est gentil, on ne me parle pas de vacances…) pour jeter un Œil sur Babelio, et je vois les tags se multiplier, je vois débouler les uns après les autres mes friends en Facebook et habitants de la Bouquinosphère, on vient tester aussi, Hubert ? On a une connection en vacances, Clément ?

À ce stade, ma bibliothèque en ligne est plutôt bizarre, sans cesse je me dis : je ne peux quand même pas ne pas mettre un tel, laisser de côté celui-ci ou celui-là. J’essaie d’ajouter des tags aussi, les critiques, je laisse tomber pour le moment, les citations aussi. Je n’ai quasiment pas mis d’auteurs français contemporains, pardonnez-moi, mais j’avais ce powerpoint à terminer…

club51.jpeg J’aimerais pouvoir conclure en bouclant sur mon précédent post, à propos de l’eBook, et me poser cette question : est-ce que l’exercice (commencer à saisir ma bibliothèque sur Babelio) aurait été aussi agréable si j’avais fait toutes ces lectures sur un eBook reader, (enfin sur une succession de lecteurs, car j’ai du mal à imaginer qu’un eBook reader ait une durée de vie supérieure de beaucoup à celle d’un lave-vaisselle, et mes premiers Club des Cinq ce n’était pas tout à fait hier…) sur lequel se trouverait, au complet, facile à trier et accessible d’un coup de stylet, toute ma bibliothèque ? Plus facile à connecter, certes. Mais, et ce plaisir de rassembler des souvenirs disparates, de retrouver brusquement un titre entier ( « traité du zen et de la motocyclette », « le récit qui donne un beau visage »), de chercher vainement en ligne « mon » édition en Folio de la Recherche, pas ces images là sur les couvertures, non, d’autres… ? Nos souvenirs de lecture ne sont pas seulement des souvenirs de textes. Ce sont des souvenirs de librairies (les heures passées à l’ Armitière, à Rouen), de bibliothèques (les petites fiches glissées à la dernière page, l’angoisse des retards et des amendes), des souvenirs de lieux de lecture (lits, jardins, transats, serviettes de bain, fauteuils, arbres, chambres, voitures, trains, bus, en classe en cachette), de postures (Le Comte de Monte Cristo, roulée en boule, le nez vers le tapis, indifférente aux courbatures et au boucan fait par mes frères et soeurs), des souvenirs de gestes (caler la page pour lire en mangeant, relever les cheveux qui vous tombent devant les yeux, poser le livre à plat, retourné, pour ne pas perdre la page, mais en sachant que c’est mal, que ça l’abime), des souvenirs de cadeaux, d’échanges. Souvenir aussi d’avoir immédiatement aimé la bibliothèque de l’ homme que j’aime, lorsque je suis venue chez lui la première fois.

rhett.jpegJe me souviens de l’été où j’ai lu « Autant en emporte le vent », ado, à plat ventre sur l’herbe, une veille édition fatiguée avec du papier un peu jauni, et il me semble que Rhett Butler aurait été moins impressionnant si j’avais lu ça sur un eBook, mais qu’est-ce qui te prend, la grande geek, tu nous fais un coup de nostalgie ?

Tout ça, c’est la faute à Babelio.

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Vus du dehors

Adrian Hon est britannique. Il travaille pour une société qui développe un jeu massivement multijoueurs dit « ARG » (alternative reality game). Il tient un blog où il parle de tout. Quelques semaines après avoir acheté un lecteur d’eBook, il a rédigé cet article intitulé  » la mort des éditeurs« . Bigre ! L’article est suivi d’une quarantaine de commentaires, et la lecture de l’ensemble est assez vivifiante. Je me suis livré à mon petit jeu habituel de la traduction pour vous livrer ce texte provocateur, une charge contre les éditeurs qui attendraient sans bouger que leur métier disparaisse…

Ce texte est intéressant parce qu’il vient du « dehors », de quelqu’un d’extérieur à l’édition, mais qui connaît parfaitement les réalités du web. Il ignore certaines réalités de l’édition (les commentaires les lui rappellent), mais témoigne d’une vision d’internet partagée par toute une génération.

En voici la version française :

Il y a quelques semaines, en visitant mobileread.com j’ai découvert une offre incroyable . Tiger Direct proposait à la vente aux USA des eReaders Sony à 100$, soit une ristourne de 250$. Grâce au change favorable à la livre sterling, cela fait moins de 50 £. J’ai toujours eu envie de posséder un lecteur d’eBook, aussi c’était l’opportunité d’en essayer un pour pas cher.

Quelques messages à des amis américains, et j’ai passé commande. Pas mal de gens à Mobileread étaient convaincus que ce prix était une erreur, mais nous avons découvert plus tard que c’était une expérience menée par Sony, probablement pour voir à quelle vitesse se vendraient 1000 unités. Réponse : en moins d’une demi-journée, et c’est seulement parce que cela a commencé pendant que les américains dormaient. Amusant, beaucoup de pièces ont par conséquent été achetées par des Européens.

L’arrivée de mon eReader m’a fait réfléchir une fois de plus sur l’avenir de l’industrie du livre. Comme la plupart des « early adopters » (utilisateurs précoces), j’aurais pu commencer par charger mon eBook reader avec une bonne centaine de classiques, libres de droit issus du Projet Gutenberg. Tout Dickens, Austen, Brontë, Conan Doyle, Shakespeare et d’autres auraient été un bon point départ (et c’en est fini du marché des classiques).

Et les livres récents, encore sous copyright ?

Bon, vous pouvez acheter des romans et des nouvelles sur des sites comme le Sony Connect Store ou plus modestes comme Fictionwise.

Sans surprise, ces livres possèdent une DRM, (comme la plupart des chansons sur iTunes Music Store) et cela peut poser des problèmes aux utilisateurs précoces, avec des lecteurs d’eBooks incompatibles. Et aussi, les prix de ces eBooks sont non compétitifs avec ceux des revendeurs traditionnels ; il est presque toujours possible d’en commander une version papier moins cher chez Amazon ou chez ses revendeurs affiliés.

Et si vous pouviez vous procurez gratuitement des livres sous copyright ? Voilà qui changerait les choses. Déjà, il y a un petit nombre, mais toujours croissant, de livres « rippés » qui se promènent sur le web et dans les réseaux P2P. On y trouve des livres scolaires chers ou des bestsellers ; tout Harry Potter est en ligne, naturellement (c’est comme ça que j’ai lu les deux premiers), et chacun sait que le dernier tome a été rippé avant sa mise en vente. Tant que les gens lisent des copies piratées des livres sur leur ordinateur, ce qui est inconfortable, il n’est guère surprenant qu’il n’existe qu’un nombre limité de livres rippés. Continuer la lecture

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La production des ordinateurs à 100 $ a commencé

laptop2.jpglaptop.jpg Les portables à 100 $ imaginés dans le cadre de l’opération  » one laptop per child« , sous l’impulsion de Nicholas Negroponte du MIT, déjà testés au Nigéria et au Brésil, sont maintenant en train d’être produits en série, par l’entreprise Quanta (Taïwan). Les premiers devraient être livrés en octobre 2007.

J’en ai manipulé un brièvement pendant Ludovia. Cette vidéo de la BBC montre ce que la petite bête verte a dans le ventre et explique comment elle économise l’énergie.

J’aime bien que Nicholas Negroponte dise : « ce n’est pas un projet d’ordinateur portable, c’est un projet éducatif ».

Je trouve très beau aussi le design du site du projet. À nous maintenant de proposer des ressources qui permettent de tirer le meilleur parti de ces machines, là où elles seront utilisées. Un projet comme « conte-moi la francophonie », porté par mon amie Josette Naiman de l’association Deci-delà, en partenariat avec Tralalere et plusieurs organismes et associations africaines (enda Sénégal, enda Mali, IFAN ) s’inscrit dans cette perspective.
Et aussi : c’est l‘article numéro 100 de ce blog. Si c’était un blog à 100 articles, il faudrait que je m’arrête là. Mais j’ai choisi un modèle beaucoup plus cher. Un blog formule premium : « autant d’articles que vous aurez le courage d’en écrire ». Et vous, la patience de lire…

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Elfriede Jelinek publie son nouveau roman sur son site web

ejp2.jpgLe prix Nobel de littérature 2004 Elfriede Jelinek publie, au fur et à mesure qu’elle l’écrit, son nouveau roman sur son site web
Elle n’est pas la première, Stephen King s’était livré il y a quelques années à cette expérience avec « The plant ».
Ce qui est intéressant, c’est que cet écrivain autrichien, qui vit très retirée et fuit les médias, parle avec enthousiasme d’Internet :

“I find the Internet to be the most wonderful thing there is. It connects people. Everyone can have input.” – cité sur print is dead blog (sic)

Pour des auteurs de plus en plus nombreux, Internet est un terrain d’expérimentations et d’échanges. Mais peu ont fait le même pari que certains musiciens, comme les Arctic Monkeys, téléchargés massivement avant d’avoir pressé leur premier CD : celui de publier leur travail sur le web pour se faire connaître, et, pourquoi pas, trouver ensuite un éditeur. Il est plus fréquent de publier sur Internet des travaux parallèles, des textes secondaires, et de garder par devers soi son « grand oeuvre », destiné aux honneurs du livre…

Quelque chose me dit que d’ici peu de temps, on dira moins souvent « je vais acheter tel livre » que « je vais en acheter la version papier ». Le livre imprimé ne disparaîtra pas, il deviendra une occurrence parmi d’autres d’une oeuvre dématérialisée, disponible sur différents supports.

Et peu m’importe le support, si je peux toujours y lire des propos comme ceux-là :

Elfriede Jelinek :
« Wer ist denn schon bei sich, wer ist denn schon zuhause ». Ces vers sont extraits d’un poème d’ Elfriede Gerstl. Qu’est-ce qu’être soi-même ? Les écrivains qui crient constamment au « je » en se désignant eux-mêmes ne m’intéressent pas. Seuls m’intéressent ceux qui connaissent la vulnérabilité du moi. Ceux qui disent « je » mais désignent autre chose qui n’est ni leur ça ni même leur sur-moi mais tout ce qui les traverse en écrivant, et je veux me compter parmi eux. Ce sont des écrivains de l’écriture chiffrée. Des écrivains qui, lorsqu’ils écrivent, cessent d’être vraiment eux-mêmes. Lorsque j’écris, par exemple, j’entre dans un état de transe stimulante, un état entre la veille et le sommeil, mais qui n’est ni l’un ni l’autre.

(extrait d’une interview publiée dans le dossier réalisé par Arte Radio)

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à propos des éditeurs et de la blogosphère

Nous sommes quelques un(e)s à travailler le jour dans une maison d’édition et à blogguer le soir… L’auteur du blog isbn réagit, de ce double point de vue de blogger et de « travailleur de l’édition », aux propos de François Bon. (blogguer ? bloguer ? blogueur ? blogger ? – blogueuse, au féminin, c’est joli, aussi joli que « fugueuse » …)

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Vidéo, étoiles, toile

L’été est très vidéo. Sur isbn, Eric nous signale trois vidéos qui font le point sur le papier électronique. Le groupe Editis nous propose une vidéo qui anticipe à peine sur un futur proche, pour nous faire réfléchir sur l’avenir immédiat du livre. La Feuille analyse, commente et lance le débat.

Et aussi, un tout nouveau blog, intitulé Videotoile, qui traite de « l’évolution des technologies et des utilisations de la vidéo et des médias numériques. » Aux frontières de la bouquinosphère, certes, mais j’adore les frontières… Pas vous ?

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L’intérêt des widgets, selon Read/WriteWeb

Quel est l’intérêt des Widgets ? Pourquoi se développent-ils maintenant aussi rapidement ? Réponses (en anglais) sur Read/WriteWeb.

Extraits (traduction maison) :

« Le décollage des widgets est dû à plusieurs facteurs qui incluent l’adoption des RSS, l’expansion de la blogosphère, le développement des réseaux sociaux, la tendance généralisée à l’expression de soi, et la démocratisation du web en général. A l’origine, les widgets avaient pour fonction de simplement délivrer une version miniaturisée de d’un extrait précis d’un contenu en dehors de son site d’origine. Un classique, et l’un des premiers widgets : le badge FlickR, qui permet à l’utilsateur d’afficher une mini-mosaïque de photographies, faisant office de preview. Le click sur le badge conduit au profil utilisateur correspondant dans FlickR, et à toutes ses photos. »

« … les sociétés essaient de retenir l’audience et de développer le nombre de pages vues. Retenir l’audience est difficile, parce que les lecteurs ont des myriades de choix et des plages d’attention de plus en plus réduites. Les widgets, avec leur aspect ludique, sont un moyen pour les sociétés de rendre leur contenu attrayant. La même information présentée grâce à un widget plutôt que sur une page web classique, a des chances de sembler plus intéressante, et d’engager le visiteur à une exploration plus approfondie, de le mener à consulter plus de pages. »

Autre information qui laisse penser que les widgets ne sont peut-être pas si « gadget » que ça : le W3C vient de publier le draft d’une spécification qui les concerne.

C’est déjà Read/WriteWeb qui avait attiré mon attention sur les widgets du livre, celui de Random House en particulier.

J’ai envie de rapprocher ce petit tour sur les widgets d’un article sur Transnet à propos d’une animation parue sur un site danois, et montrant la reconstitution en 3D d’un accident du travail. F. Pisani note l’utilisation, dans la presse en ligne, d’un langage tout à fait nouveau, d’un mode de diffusion de l’information qui est plus que de l’animation : une véritable simulation. Ceci, tout comme la consultation interactive des widgets, fait vivre à l’utilisateur une expérience qui est tout à fait différente de celle de la lecture. D’ailleurs, le responsable de ce magazine occupe, souligne F. Pisani, la fonction de « media conductor ».

Parfois, l’anglais est vraiment décourageant, (on dirait que ce métier a été inventé pour être exprimé en anglais) : vous avez une idée de traduction pour « media conductor » ? Médi-Architecte ? Chef des médias ? Pas terrible… je suis sûre que vous allez trouver mieux.

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