10 bonnes raisons de tenir un blog, par Marc Andreesen, fondateur de Netscape

Via TechCrunch en français, j’accède au dernier post du blog de Marc Andreesen, fondateur de Netscape.

Extrait (traduction maison) :

Ceux d’entre nous qui ont connu Internet à ses débuts se souviennent de Usenet, un monde où des centaines, des milliers de conversations se sont tenues, la plupart non modérées, alimentées par les veinards qui accédèrent à Internet avant 1994. L’une des conséquences négatives de la « grande ouverture » d’Internet à compter de 1994 a été l’arrivée massive du spam et des abus qui ont substantiellement endommagé cet espace de discussions, et fait cesser la plupart d’entre elles.

Les blogs sont aujourd’hui une seconde opportunité pour la tenue de conversations de grande qualité sur Internet, mais il est évident que les blogs courent le même risque d’être abîmés par le spam et les abus et que de nouvelles approches sont requises pour maintenir un discours de bonne qualité. (…)

Je pense que c’est une application de la règle des 80/20. Pour 20% d’effort (écrire un article de blog, et non procéder à l’édition d’un article avec le niveau d’exigence éditoriale d’un magazine, d’un journal ou d’un livre), vous obtenez 80% de bénéfices (vos pensées sont largement accessibles à un public intéressé.)

Je trouve également passionnante cette aventure du blogging, après environ 8 mois je continue d’y prendre un grand plaisir et d’y trouver un grand intérêt, et la plupart des ingrédients de ce plaisir et de cet intérêt sont cités et analysés dans l’article de Marc Andreesen. Dommage pour moi, je n’ai pas fondé Netscape, ni ne l’ai revendu à AOL…

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Second Life, Second School ?

Lucile Donnat me signale dans un commentaire qu’elle publie sur Infobourg un compte-rendu précis de la conférence sur Second Life qui a eu lieu à Ludovia, avec en particulier un lien très intéressant vers un Wiki traitant des usages éducatifs de Second Life (en anglais).

J’ai assisté à cette conférence, et il est vrai que la méfiance d’une grande partie de l’assistance était manifeste. Les questions ont immédiatement porté sur l’idéologie dans Second Life, le régime politique, la loi et la possibilité ou non de l’enfreindre… Des questions pertinentes, mais très angoissées, aucune question « positive » : pourquoi les gens aiment y aller, est-ce qu’on peut y apprendre quelque chose, qu’est-ce qui se passe de significatif qui fait qu’on peut y passer tant de temps ? Et vous, êtes-vous aussi défiants envers Second Life et les autres univers 3D en ligne ?

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mieux connaître les réseaux sociaux

Olivier Ertzscheid nous offre une synthèse très compléte sur les réseaux sociaux.

Je lui emprunte cette citation de Danah Boyd, qui a trait à la gestion de l’identité numérique et à celle de la distinction espace public /espace privé :

– la persistance : ce que vous dites à 15 ans sera encore accessible quand vous en aurez 30 …
– la searchability (littéralement, capacité à être recherche/retrouvé) : avant les réseaux sociaux, votre mère ne pouvait pas savoir où vous étiez en train de faire la fête avec vos amis ou ce que vous pensiez d’elle. Maintenant … c’est possible.
– la reproductibilité : ce que vous avez dit/publié/posté/photographié/filmé peut être recopié et replacé dans un univers de discours totalement différent.
– les audiences invisibles : la médiation particulière que constituent ces réseaux sociaux et la conjugaison des trois critères précédemment cités fait que la majorité des publics/destinataires est absente au moment même de la médiation (= la transmission du message = par exemple, la publication d’un message texte), créant ainsi un effet non pas simplement de voyeurisme mais une temporalité numérique particulière.

J’ai été surprise que les « réseaux sociaux » soient encore apparemment peu connus dans le monde de l’éducation. Peu connus, ou peu observés, car assimilés aux « inévitables pratiques des ados », pratiques que l’école devrait « bien se garder d’encourager ». Bonne idée. Les ados savent ce qu’ils ont à faire, c’est bien connu. Peu importe si Marion ne saura absolument pas comment s’y prendre dans quelques années pour faire disparaître cette page qu’elle a elle-même publiée, où sa photo, prise dans une soirée, tenant une bouteille à la main, porte une légende gênante pour elle. Les employeurs « googelisent » les candidats, c’est aujourd’hui systématique. Il peut s’avérer très cruel que les années d’apprentissage laissent des traces visibles, publiques et indélébiles. Gérer son identité numérique n’a rien d’un snobisme geek. C’est une vraie question, pour de très nombreux ados, et qui les aidera à le faire, si les enseignants s’en désintéressent ?

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Ils étaient à Ludovia

Cedric Montet et Brice Vercoustre, 44 ans à eux deux, se sont rencontrés au lycée, et n’ont pas attendu d’avoir terminé leurs études pour monter leur société. Ils ont créé Libcast, plateforme de création, d’hébergement et de diffusion de podcasts. Le podcasting, ou baladodiffusion (hmm… prendra ? prendra pas ?) intéresse de plus en plus le monde de l’enseignement. Plusieurs expérimentations ont été faites, consistant à équiper les élèves de lecteurs mp3 et à utiliser les lecteurs pour l’apprentissage des langues.

Et le podcasting, on l’a vu dans le post précédent, ne concerne pas seulement l’enseignement des langues. Est-ce que l' »effet iPod » peut jouer dans le secteur de l’éducation comme il a joué dans le grand public ? Le lecteur de mp3, peu importe sa marque, a l’effet immédiat de permettre à un utilisateur de bénéficier de la puissance du réseau et des avantages de la dématérialisation, sans devoir être rivé devant un ordinateur. (Il implique cependant un minimum d’apprentissages : comment se connecter à l’ordinateur, maîtriser le contenu du lecteur, se procurer des fichiers sons.) On obtient aussi un accès à quelque chose de très puissant, via un objet d’un maniement simple. A la différence des médias de flux traditionnels (radio, télé), les flux rss agrègent l’accès à des informations que l’utilisateur peut consulter au moment qu’il détermine. La télévision et la radio nous ont en partie dispensés de sortir de chez nous pour nous distraire ou nous informer : elles nous ont affranchi de la contrainte spatiale (pour peu qu’on apprécie les contenus qu’elles proposent, mais ceci est une autre question). Le podcast nous dispense de respecter un horaire particulier pour accéder à un contenu sonore ou vidéo : il nous affranchit de la contrainte horaire.

S’affranchir ainsi des contraintes spatiales et horaires présente pour l’enseignement de grands avantages. On sait que ces contraintes pèsent très fortement sur la vie scolaire, qu’elles sont partie intégrante de ce que l’on appelle la « forme scolaire » : un peu moins d’une heure de cours, avec un groupe d’une trentaine d’élèves , rassemblés dans une classe, à heure fixe, tout au long de l’année scolaire.

Et voilà cette petite machine qui pèse quelques grammes, avec son casque, et qui peut accompagner l’élève dans ses trajets, à son domicile. Il l’utilise certainement également à d’autres fins que l’écoute de textes en espagnol ou en anglais, mais elle lui permet déjà de prolonger le cours au delà du temps passé avec l’enseignant, au delà de la salle de classe, une fois franchie la grille du collège. Peut-être une manière discrète d’aller vers la « cité éducative » , de faire tomber des murs ?

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Le soleil est arrivé à Ludovia

Le soleil est arrivé à Ludovia : dès le deuxième jour, port des lunettes noires obligatoire sur la terrasse, permettant éventuellement de masquer un bref assoupissement dans un transat entre deux conférences.

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Sans me lancer dans des comptes-rendus des ateliers que vous trouverez sur le blog, quelques échanges intéressants (parmi d’autres) :
– avec Fred Quay, instituteur en Avignon, utilisateur de Moodle, plateforme eLearning plus habituellement utilisée dans l’enseignement supérieur mais qu’il adapte pour l’école élémentaire. Il doit faire bon être élève dans la classe de Fred. Cette année, c’était classe kayak, et il a joliment conclu sa présentation en disant : la montagne était notre salle de classe, la pagaie notre crayon. Et le numérique ? Un Travail collectif sur les fleuves et rivières, recherche de documents, publication de textes et de photos. On passerait des heures à écouter Fred parler de son métier.

– avec Emmanuelle Pradalié, professeur d’histoire-géo au collège du Vic-Bilh de Lembeye. Pour aider les enfants dyslexiques, qui ont un accès problématique à la trace de leurs cours car leurs notes sont souvent peu lisibles, Emmanuelle a eu l’idée de proposer aux élèves de travailler en binôme : un enfant non dyslexique lit à voix haute à destination de son ou sa camarade les éléments de la leçon dont il a pris note, et les enregistre. Puis il charge sur un lecteur mp3 le fichier ainsi créé. Ainsi, la barrière de la mauvaise prise de note + mauvaise lecture saute, l’enfant peut écouter le cours qu’il doit apprendre, et les consignes concernant le travail à la maison. Cela n’a pas vocation à traiter le problème de dyslexie, mais à en limiter les effets. Une vraie bonne idée, simple et efficace. Autre exemple : Parcours de poilus du canton de Lembeye, un dossier en ligne réalisé par trois élèves.

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Ludovia, université d’été en Ariège

Université d’été ? Il faut le dire vite. Université, d’accord, beaucoup de gens intéressants ici avec qui échanger, mais c’est sur le mot « été » qu’il faut passer vite… C’est vrai qu’il n’y a pas de neige dans la station de ski pyréneenne où se tient Ludovia, mais c’est tout juste, et le pull est de rigueur…

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Pour suivre l’événement à distance : ce blog.

Au dîner, Alain Bérodier, un authentique accro à Second Life, ( le premier que je rencontre, qui a passé ses dernières vacances sur Second Life, un véritable addict…) m’explique que ce qu’il a tout particulièrement apprécié, dans Second Life, c’est de réussir à construire des bâtiments et des objets en 3D, ainsi que les nombreuses rencontres. Un point douloureux : le taux de mortalité très élevé dans SL, à peine commencez-vous à vous attacher à un nouvel ami qu’il disparaît soudain sans plus jamais donner de nouvelles. (C’est mon cas, je me suis inscrite, j’ai fait un petit tour, et j’ai disparu…)
J’en apprendrai probablement plus demain avec la conf’ prévue sur ce thème.

Autre récit très intéressant, celui de Patrick Callet, de l’Ecole Centrale, qui me raconte le travail de son équipe autour de la 3D, la simulation et le prototypage rapide d’objets du patrimoine. L’objectif est de restituer, avec une grande précision, l’aspect original d’une statue, telle qu’elle pouvait être vue au moment de sa création. Retrouver les couleurs et les éclairages d’origine, de façon scientifique, en croisant différentes approches. Plus d’informations ici.

Rencontré aussi un pionnier du web éducatif, Jean-Michel Parganin, qui a créé l’un des premiers sites de ressources destinés aux enseignants : Noe, un site pour les profs. Lors de mes premiers surfs (avec Netscape, et un modem qui faisait encore cette petite musique se terminant par un horrible son de crachouillis au moment de la connection) vers 1995 ou 96, j’utilisais ce site comme point de départ pour essayer de découvrir ce qui se faisait sur le tout jeune web francophone en matière d’éducation.

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Google maps & résultats du bac

Une bonne idée, toute simple, pour faciliter la consultation en ligne des résultats du bac, accessibles à des adresses web différentes dans chaque académie : google maps + liste des sites de résultats = consultation simplifiée pour les candidats. C’est sur le Web Pédagogique, et c’est une bonne idée. Il suffisait d’y penser.

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Facebook vs MySpace

Un intéressant article de Danah Boyd (étudiante PhD à la School of Information à Berkeley) défend la thèse d’une répartition des jeunes américains entre les réseaux sociaux MySpace et Facebook, qui regrouperaient chacun deux classes sociales bien distinctes. Pour résumer, sur Facebook les WASP, surdiplômés et que les entreprises vont s’arracher. Sur MySpace les autres. Je cite :

« MySpace is still home for Latino/Hispanic teens, immigrant teens, « burnouts, » « alternative kids, » « art fags, » punks, emos, goths, gangstas, queer kids, and other kids who didn’t play into the dominant high school popularity paradigm. These are kids whose parents didn’t go to college, who are expected to get a job when they finish high school. These are the teens who plan to go into the military immediately after schools. Teens who are really into music or in a band are also on MySpace. MySpace has most of the kids who are socially ostracized at school because they are geeks, freaks, or queers. »

Pour ne pas avoir de l’article une image caricaturale, il faut replacer ce propos dans son contexte, bien plus nuancé : l’ article in extenso

Dans l’article, Danah revient sur la définition du terme de classe sociale. Les différences entre ces jeunes ne se réduisent pas au niveau de revenu de leurs parents. Les deux réseaux mettent en évidence des différences d’habitus : goûts, préférences, références, valeurs, représentations.
(via Internet Actu)

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reCaptcha : une pierre, deux coups

Une très belle idée, magnifique démonstration de la puissance du web : proposer à tous ceux qui ont besoin d’installer un captcha d’installer plutôt un reCaptcha : un captcha alimenté par les mots sur lesquels « butent » les OCR, et que les visiteurs utilisateurs du captcha sont invités à désambiguiser. Installez ce système sur votre blog : vos visiteurs contribueront au travail de numérisation d’ Internet Archive.

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Vous avez probablement déjà rencontré un « captcha » dans vos pérégrinations sur le web. A la fin d’un formulaire, des lettres déformées s’affichent à l’écran, et vous êtes prié(e) de les déchiffrer et de les saisir dans un champ de texte. Ce faisant, vous prouvez que vous êtes un être humain et non un robot (et en particulier un vilain robot spammeur), parce que bon, les robots sont malins, certes, mais on peut les avoir assez facilement, juste en tordant un peu des lettres.

C’est justement à ce problème de lettres un peu déformées que se heurtent les logiciels de reconnaissance de caractères (OCR) utilisés pour numériser les livres anciens. Les pages sont scannées, puis l’image issue du scanner est transformée en texte, automatiquement, grâce à l’OCR. Un certains nombres de mots ne sont pas identifiables par l’OCR : la page a été altérée, les lettres sont déformées : un intervention humaine est alors nécessaire. Et quelle est la nature de cette intervention, si ce n’est exactement l’action que demande le captcha à l’internaute ?

(via Alain Pierrot, qui m’a envoyé le lien par mail).

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Chutes d’étoiles

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Chutes d’étoiles au Grand Palais, Anselm Kiefer s’est emparé du lieu. Pourquoi en parler ici ? Allez-y, vous comprendrez. Vous entrerez dans les maisons de tôle, sous la grande verrière, et vous entendrez tomber les plaques de verre en déséquilibre entre des livres en plomb, les livres de Kiefer sont en plomb. Le plomb est souple, comme le papier, on peut le rouler, comme certains papiers électroniques. Les livres de plomb de Kiefer s’entassent dans des bibliothèques en danger, ils peuplent, dépenaillés, les ruines de béton et d’acier de tours écroulées, ils ont souffert, ils ne seront plus jamais lus. Il n’y a rien de numérique dans l’univers de Kiefer, il y a de la boue et de la pluie, des poètes – Ingeborg Bachman, Paul Celan – des palmiers, des inscriptions, des voyages, des bateaux, des étoiles. Et des livres.

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